En foulant le sable du littoral du département de Rocha, vous pourriez bien croiser une énorme tortue marine. Émouvant? Oui, mais pas pour les bonnes raisons: il s'agira probablement d'un cadavre échoué sur la plage.

Venant se nourrir par milliers sur la côte entre Cabo Polonio et Barra de Valizas, ces fragiles reptiles disparaissent à petit feu, victimes de l'activité humaine. Sur les cinq espèces de tortues qui fréquentent les côtes de Rocha, quatre sont menacées d'extinction, dont deux de façon sévère.

«Les pêcheurs les prennent accidentellement dans leurs filets, et nous devons leur enseigner comment éviter ces situations. Mais l'ennemi numéro un, ce sont les sacs en plastique. Les tortues les avalent, ce qui bloque leur estomac et les fait mourir de faim», indique Daniel González, coordinateur de Karumbé, une association qui veille sur un bassin de quelque 4000 tortues uruguayennes.

En plus de recueillir les animaux blessés pour les soigner, l'organisation les étudie, les bague, tout en faisant de la prévention auprès du grand public et des pêcheurs.

Pour découvrir son travail et admirer quelques spécimens en rémission, on peut visiter le Centre de tortues marines de Karumbé à Montevideo. Des remises à l'eau, ouvertes à tous, sont régulièrement organisées sur la côte orientale.

Infos: karumbe.org