Une nouvelle étude publiée mardi souligne l'étendue des violences dont les femmes sont victimes en Papouasie-Nouvelle-Guinée, un pays pauvre du Pacifique, où plusieurs habitantes ont été brulées vives, accusées de sorcellerie.

Le gouvernement de ce pays, situé au nord de l'Australie, ne publie aucune statistique sur les violences domestiques, mais une étude de l'association caritative australienne ChildFund estime mardi que «plus de deux tiers» des familles étaient le théâtre de graves violences envers les femmes ou les enfants.

L'association, qui est active en Papouasie-Nouvelle-Guinée, affirme dans son rapport que la moitié de toutes les femmes de ce pays seront violées au moins une fois au cours de leur vie, et que 86% sont battues pendant leur grossesse.

Le rapport cite le cas d'une femme dont le bébé d'un mois a été assommé par son mari, qui s'est ensuite servi du corps du nourrisson pour frapper son épouse.

«La plupart des femmes interviewées au cours de nos recherches dans le district de Rigo, province du centre, ont été victimes de violences et disent avoir été battues par leur mari», indique ChildFund, qui a interrogé 37 femmes dans quatre villages de cette zone.

Dans une étude précédente, Médecins sans frontières (MSF) a qualifié de «crise humanitaire» la violence domestique et sexuelle à laquelle sont soumises les femmes, estimant qu'un tel niveau de brutalités est unique dans un pays qui n'est pas en guerre.

Les observateurs expliquent la situation par le très faible statut de la femme en Papouasie-Nouvelle-Guinée, pays de 7 millions d'habitants, et par la manière dont les habitants résolvent les conflits, en appelant à la tribu ou à la famille, mais pas aux forces de l'ordre ou à la justice.

Les autorités papoues ont récemment durci leurs lois répressives, réinstaurant la peine de mort après une vague de crimes violents contre des femmes, dont plusieurs brûlées ou lynchées par la foule qui les accusait de sorcellerie, des actes qui avaient soulevé l'indignation internationale.

Le pays est au 134e rang (sur 148) en terme d'égalité entre les sexes, selon le classement établi par les Nations unies, et 156e sur 186 pour le développement.