Un Lacoste fluide et pastel, un Prabal Gurung vintage et coloré, la troisième journée de la semaine de la mode à New York était résolument placée samedi sous le signe des contrastes.

Le théâtre du Lincoln Center était comme à l'habitude plein à craquer pour la nouvelle collection printemps été 2014 de Felipe Oliveira Baptista pour Lacoste, présentée dans un décor de structures grillagées blanches, très «architecture moderniste».

Blancs et pastels étaient omniprésents, y compris chez les hommes qui composaient presque la moitié de la collection. Le polo emblématique de la marque se porte large, sur un bermuda assorti ou un pantalon court. Les robes jouent les transparences et superpositions, les vestes d'homme sont structurées d'un fin liseré blanc ou de larges bandes.

Felipe Oliveira Baptista s'est inspiré du «début de la marque, de l'aspect technique du tennis, ces lignes très précises, très claires», a-t-il expliqué à l'AFP. Mais «j'étais aussi obsédé par l'idée de légèreté, non seulement dans les tissus, mais aussi dans l'état d'esprit. Pour créer quelque chose de très désirable, très sensuel».

La mini-robe se pare donc de bandes transparentes, accompagnée parfois d'une grande parka ultra-légère à grandes poches.

Le pastel - rose, bleu, vert - se fait «plus doux, plus subtil». Avec une ligne sport, «cela donne un mélange intéressant», explique le créateur.

Gros motifs

Le défilé de Prabal Gurung dans un vaste entrepôt à l'autre bout de la ville ne pouvait pas être plus différent.

La scène avait été transformée en sorte de boite de verre, où ont pris place les mannequins avant que chacune défile et revienne se figer à sa place.

Des robes près du corps, soulignant les hanches et la taille, des épaules dénudées, des longueurs à mi-mollet, Prabal Gurung avait voulu sa collection comme un hommage à l'élégance.

Une robe bustier lavande était suivie d'une autre rose pâle, des imprimés à gros motifs rythmaient le défilé. Et les lèvres des mannequins étaient rehaussées de roses ou oranges fluorescents.

Cette collection est «une ode à toutes les femmes que j'aime et à toutes les femmes en général», à leur force intérieure, a expliqué le créateur d'origine népalaise à l'AFP.

J'ai voulu «préserver une femme élégante qui est de plus en plus rare», a-t-il ajouté, précisant qu'il avait été inspiré par les photos de Marilyn Monroe prises par le photographe américain Bern Stern, le dernier à avoir photographié l'actrice, six semaines avant sa mort en 1962.

D'où l'élégance parfois vintage, mais aussi tournée vers l'avenir avec ses mélanges de matières, soie laminée et dentelle, plastique et broderies de cristal...

Jill Stuart s'est également produite samedi, avec une collection qui se voulait inspirée par le sud de la France dans les années 70, avec des silhouettes baby doll, «comme les petites copines des rockers».

Elles portaient du cuir mélangé parfois à de l'organdi, du lin, et beaucoup de noir et blanc.

Samedi soir, deux «grands» étaient encore attendus en soirée à la semaine de la mode, Alexander Wang et Altuzarra;