Le parcours qui a mené la Québécoise Véronique Rivest à la deuxième place au concours mondial de sommellerie fera bientôt l'objet d'un documentaire. La maison de production montréalaise Pimiento suit la sommelière de Gatineau depuis quatre ans, et compte présenter son film cet automne.

Le producteur Orlando Arriagada a entre autres réalisé les documentaires Miss Inc. et Les soldats de Jésus. Il est tombé sous le charme de Véronique Rivest en 2009.

« Il y avait alors pas mal d'émissions de télé avec des chefs, raconte M. Arriagada. La suite logique pour nous, après les cuisiners vedettes, c'était les sommeliers vedettes. On m'a présenté Véronique Rivest. En la rencontrant, on a découvert sa personnalité extravertie. C'est une personne passionnée et qui s'exprime très bien. »

La sommelière lui a alors dévoilé son rêve, celui de monter sur le podium du concours mondial de sommellerie. Depuis ce moment, la caméra de M. Arriagada la suit aux quatre coins du monde. Études intensives, pratiques et dégustations, le producteur a tout capté. Il était avec elle à Tokyo, la semaine dernière, lors du dernier concours mondial au cours duquel elle s'est classée deuxième.

Étant champion de course à pied au Chili, M. Arriagada compare le travail et les efforts de la sommelière à celui des athlètes olympiques. Il relate que ce parcours n'a pas toujours été facile. « C'est son mari qui travaille pour financer son parcours, ajoute-t-il. Je connais son histoire et au niveau économique c'est très dur. (...) C'est ce côté humain qui m'intéresse au niveau du documentaire. »

La sommellerie : un sujet élitiste

Orlando Arriagada n'a pas encore trouvé un diffuseur pour son documentaire de 52 minutes. Depuis des mois, plusieurs chaînes de télévision ont refusé son projet. Le producteur croit que le métier de sommelier est perçu comme snob et élitiste.

« Les gens pensent toujours aux sommeliers qui font la dégustation du vin, et qui disent que c'est rouge ou blanc, que ça goûte les framboises et les fraises, dit-il. Il faut passer cette frontière. Pourquoi peut-on faire un documentaire sur un peintre, mais pas sur une sommelière? »

La principale intéressée s'explique mal cette réticence à diffuser le documentaire. Au cours des dernières années, six autres maisons de production l'ont approché dans le but de mettre son histoire en vidéo.

Véronique Rivest croit qu'avec l'intérêt croissant pour le vin au Québec, le documentaire aidera à démystifier son métier et permettra au public d'en connaître davantage sur les concours. « C'est beaucoup plus que déguster à l'aveugle », ajoute-t-elle.

Le documentaire, réalisé par Pimiento, sera prêt cet automne.