Les plus prestigieux vignerons de Bourgogne étaient de passage samedi dernier à Montréal pour présenter leurs vins de la récolte 2010. Ils s'entendent pour dire que la qualité de ce millésime est exceptionnelle.

Jean-François Curie du domaine Joseph Drouhin estime que ces vins pourront rester en cave plus de dix ans, un potentiel de garde digne des meilleurs millésimes de la Bourgogne.

Thibault Léger-Bélair, propriétaire du domaine de l'éponyme à Nuits-Saint-Georges, est aussi de cet avis. Il ajoute que l'on reconnaît dans les 2010 les caractéristiques de chaque terroir.

«C'est à la fois frais et tendu, dit-il. Chaque vin porte la signature de son sol.»

La réussite des 2010 n'a toutefois pas été simple. Après un printemps caniculaire qui avait engendré une croissance rapide des fruits, les précipitations élevées, reçues en juin et en août, avaient freiné la maturation.

«Le retour d'un temps plus lumineux en septembre a permis de compenser», indique le résumé météorologique publié par le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne.

Météo catastrophe en 2012

Si les Bourguignons parlent avec engouement de leurs 2010, ils sont moins enthousiastes en ce qui concerne leur dernière récolte. Les producteurs sont en effet préoccupés par les faibles quantités vendangées à l'automne dernier.

«Ça va être beau, dit Gregory Patriat du domaine Jean-Claude Boisset, mais on n'a rien ( en volume). On a récolté encore moins de raisins qu'en 2003.»

À Meursault, Marion Javillier raconte avoir ramassé seulement la moitié de sa vendange habituelle.

«On a perdu 80 % de nos blancs en 2012 et 55 % de nos rouges, ajoute Thierry Brouin du domaine des Lambrays. On a eu de la grêle, une petite floraison. On a tout eu!»

Malgré les quantités minimes de vin produit en 2012, les vignerons assurent que la qualité est au rendez-vous. Ils s'attendent ainsi que les prix des bouteilles augmentent encore.