Jean Pascal a offert une performance désolante et s'est incliné par K.-O. technique à trois minutes du septième round face à Sergey Kovalev, qui a ainsi conservé ses titres des mi-lourds de l'International Boxing Federation (IBF), de la World Boxing Association (WBA) et de la World Boxing Organization (WBO).

Kovalev (29-0-1, 26 K.-O.) a rempli sa promesse de faire payer Pascal (30-4-1, 17 K.-O.) pour les propos qu'il a tenus à son endroit cette semaine, alors que le Québécois a joué - à outrance - la carte du racisme pendant cette semaine de promotion.

« Mon coin m'a demandé d'en finir au plus vite, mais je leur ai dit que je voulais prolonger le combat, question de le frapper davantage, a déclaré Kovalev quelques instants après sa victoire. Je voulais qu'il paie davantage. »

Quant à Pascal, s'il estime avoir plus d'habiletés que Kovalev, il a admis qu'il n'a pas été capable de négocier avec sa force de frappe.

« C'est ce qui a fait la grosse différence dans le combat, a-t-il dit, dévasté, en conférence de presse. Il fallait que je fasse attention à tous les coups de poing, car il frappe fort de la droite et de la gauche. Je n'ai pas pu prendre mon rythme à cause de la force de ses coups. Je pense que je suis plus fort physiquement que lui, cependant, il frappe beaucoup plus fort que moi. »

Pascal n'a pas offert d'occasion de réjouissances aux 9866 spectateurs qui s'étaient rendus au Centre Bell. Il s'agit probablement de l'une des pires performances de Pascal au cours de sa carrière, une performance qui n'est pas sans rappeler celles offertes par Lucian Bute face à Carl Froch, voire même celle contre Pascal en janvier 2014.

Il a peut-être été dans le coup que pendant un bref moment au troisième round, alors qu'il a réussi à placer quelques bons coups en puissance. Mais Kovalev lui a servi une leçon de boxe. Pour preuves, les statistiques ahurissantes de l'affrontement: Pascal n'a lancé que 108 coups, touchant la cible en 30 occasions, tandis que Kovalev a frappé Pascal 165 fois en 412 tentatives.

Son jab puissant a touché la cible tout au long du combat et Pascal a passé la soirée dans les câbles, étant incapable de contre-attaquer.

Puis à compter du cinquième, Kovalev aurait pu arrêter de faire quoi que ce soit tellement le Lavallois n'avait plus rien à offrir.

Après le sixième round, son entraîneur, Freddie Roach, a suggéré à Pascal de stopper le combat, mais ce dernier lui a demandé un round de plus. Roach s'est assuré que Pascal ne retourne pas au centre du ring pour le suivant, signifiant lui-même à l'arbitre Michael Griffin que le combat était terminé.

« J'étais beaucoup mieux préparé pour ce combat que pour le premier, et ça a paru », a expliqué le champion.

Stevenson se donne en spectacle

Il y a eu davantage d'action dans les entrevues d'après-combat, alors qu'Adonis Stevenson s'est rué sur le ring après que Kovalev eut indiqué qu'avant d'affronter Andre Ward à l'automne, il aimerait bien faire face à « Chickenson », qui n'a de toute évidence pas apprécié l'insulte.

S'en sont suivies quelques minutes de brouhaha, qui auront finalement permis à la foule de s'exprimer un peu après ce combat terne.