D'un côté, il y a un joueur qui s'épanouit sur le plan sportif et personnel. De l'autre, il y a un club qui est ravi d'avoir trouvé un tel leader dans un secteur de jeu névralgique. Il était donc tout naturel que Laurent Ciman, qui n'aura pas le statut de joueur désigné, et l'Impact décident de prolonger leur association d'une année, soit jusqu'à la fin de la saison 2018.

Si l'annonce en a été faite, vendredi matin, les deux parties avaient évoqué l'idée dès les premières rencontres, entre les campagnes 2014 et 2015 «Au début, on parlait d'une possibilité de quatre ans, mais on lui avait dit: ''Commence par un contrat de trois ans et, après ça, on verra'', a révélé le directeur technique Adam Braz. C'était quand même un gros changement au niveau familial, surtout avec la situation de sa fille.»

Le défenseur belge est justement ravi des progrès effectués par Nina, atteinte d'autisme, malgré quelques reproches adressés à l'Impact, en juillet dernier. «Elle grandit bien, ici, et c'est important pour nous, a-t-il commencé par dire. Les promesses sont tenues en tout point. On est épanouis, ici, et on a peut-être le projet de vivre ici plus longtemps que la durée de mon contrat. On verra dans le futur ce que nous dira Nina, c'est elle qui fera un peu les choix de la famille.

«Je me sens bien à Montréal. Les gens sont respectueux et les supporters m'aiment bien. Je me sens apprécié et utile. Il est aussi intéressant de voir que c'est une équipe qui veut grandir en jouant les premiers plans. J'ai fait une bonne première saison et j'ai envie de continuer comme ça.»

Sur le terrain, Ciman a remporté le titre de défenseur de l'année après avoir disputé 2405 minutes réparties en 27 matchs, inscrit 2 buts et délivré 2 passes décisives. Il y a aussi toutes les petites qualités sportives et humaines qui ont fait de lui le général du quatuor défensif.

«Il est vraiment agile, bons dans les airs, il a une bonne rapidité et il est très calme avec le ballon. Il sait briser les lignes en faisant des passes qui sont difficiles pour l'adversaire, notamment ses diagonales, a analysé Braz. Il apporte beaucoup et notamment au niveau de son leadership. C'est important qu'il montre l'exemple aux plus jeunes.»

«C'est quelqu'un qui aime rigoler avec les gars, a ajouté Mauro Biello. Il utilise ça pour alléger un peu l'atmosphère. Il y a toujours beaucoup de pression et il faut bien équilibrer les choses en se détendant parfois. Il est capable de le faire et les autres joueurs le voient comme un leader.» 

Âgé de 30 ans, Ciman a également participé au match des étoiles face à Tottenham, l'été dernier.

Une année floue

Ciman pourrait devoir s'absenter au coeur de la saison s'il venait à être sélectionné par la Belgique en vue de l'Euro (11 juin au 10 juillet). Il devrait alors se rendre sur le Vieux Continent deux semaines avant le début du tournoi jusqu'à la fin du parcours des Diables rouges. Actuellement, la sélection belge occupe le premier rang du classement de la FIFA et doit être considérée comme l'une des mieux armées pour succéder à l'Espagne.

«Si le sélectionneur (Marc Wilmots) fait appel à moi, je répondrais présent avec un grand honneur. Je ne fais pas une fixation là-dessus même si j'espère y être. C'est mon pays et j'aime mon pays plus que tout», a lancé Ciman.

La possibilité de le voir à l'Euro n'inquiète pas la direction montréalaise qui connaît déjà les grandes dates de la préparation belge. Braz a déjà anticipé le nombre de matchs que le numéro 23 raterait. «On ne sait pas encore ce qui va passer et on le saura au fur et à mesure que la compétition approche. On sait que la possibilité d'une participation existe, mais on bâtit l'équipe pour faire face à ce type de situation», a conclu Braz.