Comme ses coéquipiers Kyle Bekker et Jérémy Gagnon-Laparé par le passé, Maxime Crépeau a fait ses débuts avec la sélection canadienne avant même de disputer la moindre minute dans la MLS.

Le jeune gardien de 21 ans a surtout démarré son parcours international par une performance convaincante, vendredi soir, lors de la défaite de 1-0 contre les États-Unis. Crépeau, dans sa quête de temps de jeu avec l'Impact en 2016, a saisi l'occasion qui lui était offerte de se démarquer à un haut niveau.

«Oui, j'ai pensé que ça pouvait être [une audition] pour la sélection et pour l'Impact. Mais je ne m'y suis pas trop attardé et je me suis plutôt dit: "Fais ta job", a-t-il confié. Je savais quoi faire et j'étais prêt. En fait, je n'étais même pas stressé. Je suis heureux au niveau personnel, mais il y a encore des choses à travailler. Il ne faut pas lâcher, il n'y a rien d'accompli.»

Évoquer le cas Crépeau, c'est naviguer entre l'ambition croissante d'un jeune gardien local, programmé pour être titulaire un jour, et la prudence d'un personnel d'entraîneurs qui ne veut pas brusquer les choses. Ce n'est évidemment pas un dossier brûlant chez l'Impact, mais il sera intéressant de voir la gestion de sa situation au cours de l'année. L'apercevra-t-on en Championnat canadien et, à l'occasion, sur les feuilles de match ou sur les terrains en MLS? 

«Si Maxime est sur le banc et qu'il ne peut pas accumuler les minutes en USL, avec le FC Montréal, ça va peut-être être dommageable pour son développement, a répliqué l'entraîneur Mauro Biello. Il faut voir quelle sera la meilleure solution pour l'équipe et pour lui.»

«Il va continuer à grandir et se battre pour avoir des minutes. [Eric] Kronberg a bien fait l'an dernier, on verra dans les prochains mois.»

En attendant, Crépeau dit avoir savouré chaque instant de la préparation et du match contre le rival américain. L'auteur de six arrêts et de plusieurs sorties impeccables a reçu une importante quantité de messages depuis vendredi soir. Dans son entourage immédiat, personne ne doutait de ses qualités et de sa force mentale pour être performant à ce niveau.

«La seule donnée inconnue était qu'il s'agissait de son premier match professionnel d'envergure, a rappelé Wandrille Lefèvre, également titulaire, vendredi. Il a parfaitement géré ça. Les États-Unis ont beaucoup bourdonné, mais la majorité était des frappes de loin où il y avait une possibilité qu'il relâche le ballon. Quand un gardien ne le relâche pas, comme il l'a fait, c'est fabuleux pour un défenseur.»

«Maxime, ce n'est pas juste les aptitudes techniques, mais il a cette attitude et une maturité sur le plan humain et dans les entraînements, a ajouté l'entraîneur des gardiens Youssef Dahha. C'est une personne très réfléchie. Il faut qu'il continue son travail parce qu'un match, ce n'est pas une saison. Avec un jeune joueur, il ne faut pas brûler les étapes.»



Photo Rick Bowmer, Associated Press

Maxime Crépeau dit avoir savouré chaque instant de la préparation et du match contre les États-Unis, vendredi.

Des retours de sélection

Outre Crépeau, l'Impact a pu compter sur les retours de Lefèvre, ainsi que de Johan Venegas, hier. Le défenseur français dit avoir suivi le camp par l'entremise des réseaux sociaux et en communiquant avec certains de ses coéquipiers. Il doit maintenant sauter dans un train déjà en marche. 

«Je me sens bien physiquement même s'il va peut-être falloir que je me réajuste un petit peu. L'équipe a beaucoup travaillé au point de vue physique, alors qu'en sélection, on n'a pas beaucoup de temps puisqu'il y a un match rapidement. Mais j'ai fait un gros travail durant l'entre-saison», a-t-il expliqué. 

Michael Salazar, 24e choix du dernier repêchage, a également retrouvé Montréal, hier, après avoir été à son avantage lors de la première portion floridienne. «Il possède cette vitesse et cette capacité physique. Il a compris comment être efficace dans son jeu, a raconté Biello. Il a marqué lors des entraînements et il a été dangereux contre New York, alors on a décidé de le ramener.»

Un match amical au Stade olympique

L'Impact ne passera qu'une petite semaine à Montréal avant de retrouver les latitudes plus clémentes de la Floride. Après cinq entraînements, l'Impact conclura son séjour par un match amical contre le FC Montréal, samedi, au Stade olympique. 

«On a juste un match ici, mais il faut monter en puissance afin d'être prêt pour le stage à Tampa Bay, a annoncé Patrice Bernier. On va enchaîner quelques matchs et nous retrouver sur la pente ascendante jusqu'au 6 mars. Le dernier match, on voyait que notre maximum était 45 minutes, le but est maintenant de répéter les efforts et de jouer facilement 60-75 minutes.» 

Entre les 17 et 27 février, l'Impact affrontera le New York City FC, le D.C. United, le Toronto FC et les Rowdies de Tampa Bay.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Cameron Porter et Johan Venegas