Victime d'un mauvais début de match dans une organisation tactique qui ne rapporte aucun dividende depuis plusieurs semaines, l'Impact a chuté 2 à 1 contre le Fire, à Chicago, samedi soir. Malgré un sursaut après le passage à deux attaquants, le onze montréalais a continué sa glissade au classement puisque l'Union de Philadelphie, vainqueur du DC United, lui a ravi sa troisième place.

Mine de rien, la dernière victoire montréalaise à l'extérieur remonte maintenant au 1er juin dans l'enceinte du Sporting Kansas City (2 à 1). Depuis, l'Impact n'a récolté qu'un seul point sur une possibilité de 15 avec, au passage, quelques larges défaites. Le point commun de tous ces mauvais résultats? Des buts encaissés lors des 20 premières minutes de jeu.

Le match de Chicago n'a pas fait exception malgré une ouverture du score qui tient davantage de la malchance - un tir dévié par Daniele Paponi - que d'erreurs individuelles vues ces dernières semaines. Même si, à la base de l'action menant au but, le Fire a profité d'un coup franc plein axe après une faute inutile de Davy Arnaud. Le deuxième but est franchement plus inquiétant avec Dilly Duka qui a réalisé un slalom à travers une défense montréalaise spectatrice avant de tromper Troy Perkins.

S'il y a un chiffre trompeur par excellence, c'est bien celui de la possession. Malgré une possession flirtant avec les 70% après 45 minutes, l'Impact n'a inquiété le gardien Sean Johnson qu'à une reprise, sur une contre-attaque. Une autre performance difficile en possession pourrait peut-être clore le débat sur le schéma tactique à ne plus utiliser.

Tandis que le 4-3-3 de la première mi-temps a encore montré ses limites - manque de poids dans la surface, joueurs statiques et absence de créativité en milieu -, le 4-4-2 a immédiatement permis à l'Impact d'être plus dangereux. À partir de l'heure de jeu, les solutions ont été infiniment plus nombreuses dans les derniers mètres avec les courses de Felipe, seul buteur montréalais, et les appels de Marco Di Vaio. L'Impact a d'ailleurs obtenu plusieurs bonnes occasions d'égaliser, en fin de match.

Mais au-delà de tout schéma tactique, l'entraîneur montréalais devrait maintenant avoir une bonne idée des milieux de terrain qui lui permettront d'inverser la tendance. Dans l'axe, le nerf de la guerre dans le soccer moderne, Patrice Bernier et Hernan Bernardello sont incontournables tandis que Felipe peut encore illuminer un match avec un seul geste. Outre le 4-4-2 qui a changé l'allure du match de samedi, cette combinaison, avec le Brésilien derrière un seul attaquant, pourrait également être une belle piste à suivre en fonction du contexte.

Contre Chicago, Marco Schällibaum a effectué les premières retouches dès la mi-temps lorsqu'il a inversé les positions de Bernier et d'Arnaud. De nouveau, le capitaine n'a pas été très convaincant. De son côté, le Québécois a perdu de son influence en évoluant un cran plus haut où il n'a pas semblé très à l'aise en première période. Quand on connaît la qualité de sa distribution, il vaut mieux placer Bernier au coeur du jeu.

Di Vaio sur le banc

Pourquoi Schällibaum a-t-il opté pour un 4-3-3 malgré les récents déboires? Avec trois matchs en une semaine, il n'a pas souhaité surutiliser Marco Di Vaio qui avait disputé 89 minutes, mercredi, contre les Earthquakes de San Jose. Et avec la blessure d'Andrew Wenger, l'Impact était décidément trop mince au niveau des vrais attaquants.

«J'avais parlé avec lui (vendredi) et (samedi) matin et il était fatigué, a expliqué l'entraîneur après le match. Ce n'est pas le plus jeune des joueurs et c'était la meilleure solution: je ne veux pas le perdre à cause de problèmes musculaires.»