Martin Brodeur a tenté d'amorcer son discours de remerciement, mais il a été interrompu par les cris de la foule.

Il s'est finalement éloigné du podium et a simplement apprécié le moment.

Les Devils du New Jersey ont retiré le numéro 30 de Brodeur lors d'une cérémonie d'avant-match, mardi, offrant une autre chance aux partisans d'acclamer le gardien qui compte le plus de victoires en carrière dans l'histoire de la LNH.

Après avoir scandé le prénom américanisé de Brodeur, «Marty, Marty, Marty», la foule du Prudential Center a offert une ovation de plus de deux minutes au natif de Saint-Léonard.

Prêt à souligner son appréciation, Brodeur a rapidement réalisé que sa voix serait rendue muette par les cris des spectateurs. Il s'est éloigné du micro et a salué la foule de la main, pendant que les joueurs des Oilers d'Edmonton et des Devils profitaient du moment sur leur banc.

Quand la foule lui a enfin permis de prendre la parole, Brodeur a remercié ses anciens coéquipiers, ses entraîneurs et bien sûr les partisans. Il a aussi pris le temps de remercier sa famille en français.

Il s'agissait d'un honneur bien mérité pour celui qui a établi des records de la LNH pour les matchs disputés par un gardien, les blanchissages, les blanchissages en séries éliminatoires, les saisons de 30 victoires, les saisons de 40 victoires et les victoires en carrière en saison régulière.

Brodeur a permis aux Devils de quitter les bas-fonds de la LNH et de remporter trois fois la coupe Stanley.

Maintenent âgé de 43 ans, Brodeur occupe un poste d'adjoint au directeur général chez les Blues de St. Louis. De retour là où il a passé l'ensemble de sa carrière sauf sept matchs en 2014-15, quand il a tenté d'étirer sa carrière avec les Blues, Brodeur s'est rendu avec sa famille devant le filet et a regardé une bannière numéro 30 être soulevée dans les hauteurs. Au bas de la bannière est inscrit 1990-2014, soulignant ses années au sein de l'organisation.

Après avoir à nouveau salué la foule, cette fois avec son bâton de gardien dans les airs, Brodeur s'est dirigé vers un coin de la patinoire pour poser aux côtés d'une statue à son effigie qui sera installée quelque part dans l'aréna. Il a agité une dernière fois la main et a quitté la patinoire.

«On ne peut pas demander mieux, a dit Brodeur au sujet de la cérémonie. Je souhaite à tous les joueurs de vivre un week-end comme celui auquel j'ai eu droit ici.»

Mike «Doc» Emrick, commentateur de longue date des Devils, a été le maître de cérémonie et la LNH avait prêté cinq de ses plus prestigieux trophées, dont la coupe Stanley, pour monter une belle scène.

Le commissaire de la LNH, Gary Bettman, et son adjoint, Bill Daly, ainsi que les propriétaires des Devils, Josh Harris et David Blitzer, et la famille de Brodeur étaient sur la patinoire en compagnie d'anciens membres des Devils, dont les entraîneurs Jacques Lemaire et Larry Robinson, l'entraîneur des gardiens Jacques Caron et des anciens joueurs dont les défenseurs Scott Stevens, Scott Niedermayer et Ken Daneyko, les trois seuls autres joueurs à avoir vu leur numéro être retiré par les Devils.

Bettman a bien sûr été hué. Mais il a trouvé les mots justes pour encenser Brodeur.

«Marty, tu as bloqué des rondelles comme personne avant toi et probablement comme personne après toi», a dit Bettman avant de qualifier Brodeur de «plus grand gardien de l'histoire de l'équipe, sinon de l'histoire du hockey».

L'ancien directeur général des Devils Lou Lamoriello, qui occupe maintenant le même poste chez les Maple Leafs de Toronto, a aussi pris la parole pour introduire une vidéo de cinq minutes avec une narration de l'acteur Kiefer Sutherland.

Daneyko a dit que Brodeur était inébranlable devant le filet et l'attaquant Patrik Elias a dit que Brodeur était «le coeur et l'âme de cette organisation».

Quand Brodeur a pris la parole, il a parlé de ses coéquipiers, a qualifié Caron de deuxième père et a dit que Lamoriello avait fait de lui un champion.

Avant que la bannière soit montée dans les hauteurs, Brodeur a retiré son veston et a enfilé un chandail des Devils.

«C'était probablement la première fois que j'étais nerveux sur cette patinoire-là, a déclaré Brodeur un peu plus tard. Ce fut très agréable. C'était une belle cérémonie.»

PHOTO REUTERS

Martin Brodeur salue les partisans.