Le 2 mai marque le premier anniversaire de la nomination de Marc Bergevin à titre de directeur général du Canadien. Ce sera une belle façon de célébrer que de faire revivre au Centre Bell, à compter de ce soir, une énergie que le Tricolore n'est même pas passé proche de transmettre la saison dernière.

«Bergevin a donné le ton à toute l'organisation et, en ce sens-là, ç'a été une année rafraîchissante, a salué le capitaine Brian Gionta. Il a aussi amené un groupe d'entraîneurs qui travaille fort, qui est bien préparé pour chaque match et qui a implanté un système que tout le monde suit.»

Ce fameux système a bien servi le CH durant les 40 premiers matchs, mais l'équipe a semblé l'oublier dans la dernière ligne droite de la saison.

«Entre la façon dont on devait jouer et la façon dont on réagissait, je me grattais la tête parce que ce n'est pas tout à fait ça que je leur avais montré», a convenu Michel Therrien en riant.

«Cette période-là nous a permis de souligner encore davantage l'importance de rester unis et sur la même longueur d'onde.»

Au terme de trois journées d'entraînement assises sur l'élan de deux victoires en fin de calendrier, le Tricolore croit avoir retrouvé l'exécution qui lui faisait défaut tout récemment.

Comme si cette léthargie avait finalement été un mal pour un bien...

«C'est dans des moments comme ceux-là qu'on en apprend le plus sur son équipe, car les gars sont obligés de répondre, a rappelé Gionta. C'est quand ça va mal qu'on voit le véritable caractère des individus.»

Inquantifiable, l'expérience des séries

Le caractère et le leadership valent leur pesant d'or. Mais d'aucuns diront que l'expérience des séries aide également à comprendre l'ampleur de l'engagement qui est nécessaire pour aller jusqu'au bout.

Trois porte-couleurs du Canadien ont déjà remporté la Coupe Stanley, soit Brian Gionta, Travis Moen et Michael Ryder.

«Je ne pense pas que ça m'ait changé tant que ça en tant que joueur, mais j'ai acquis beaucoup d'expérience cette année-là en ce qui a trait à ce que ça prend pour gagner», a expliqué Ryder.

N'empêche qu'il y a une sorte d'aura autour des gagnants de la Coupe Stanley. Ils suscitent indéniablement la curiosité des plus jeunes joueurs, qui ne demanderaient pas mieux que de recevoir un cours accéléré sur les séries éliminatoires.

«Les gars posent des questions, mais pas seulement à ce temps-ci de l'année, ça arrive tout au long de la saison», a précisé Gionta, le joueur du CH qui, après Tomas Kaberle (102 matchs), compte le plus de matchs d'expérience en séries (93).

«Sauf qu'il y a des limites aux questions qu'on peut poser et aux réponses qu'on reçoit, ajoute Gionta. Jusqu'à ce qu'on ait vécu cette expérience, jusqu'à ce qu'on en ait été partie intégrante, on ne peut jamais en saisir l'essence.»

Mais qu'un joueur soit un vétéran aguerri ou une verte recrue, il se doit de savourer le moment et non de se laisser écraser par la nervosité.

«On n'a pas à être nerveux à ce temps-ci de l'année, a indiqué Michel Therrien. L'étudiant qui a fait ses devoirs du lundi au jeudi a hâte au vendredi pour passer son examen. Si tu n'as pas étudié et que tu as triché toute la semaine, arrivé le vendredi, ça te tente un peu moins...

«Mais je peux vous dire une chose: nos joueurs ont fait leurs devoirs.»