Plus ça va et plus Michael Ryder est en train de faire passer Marc Bergevin pour un magicien dans l'art de la transaction.

Pendant qu'Erik Cole fait à Dallas ce qu'il faisait à Montréal, c'est-à-dire strictement rien, Ryder, lui, continue de jouer comme un joueur de premier plan.

Il a ajouté deux buts et une passe à sa fiche lors de cette victoire facile contre les Jets de Winnipeg, ce qui lui donne une moyenne d'un point par match depuis son retour dans le maillot bleu, blanc et rouge.

Pas pire pour un joueur que l'on disait fini.

«Je ne sais pas trop comment expliquer ce qui m'arrive, a commencé par dire Ryder dans le vestiaire des gagnants. Je ne sais pas trop le nombre de points obtenus depuis que je suis revenu ici, je ne regarde pas les statistiques. Je m'assure seulement de faire mon travail, je me dirige vers les bons endroits sur la glace. Quand je joue à ma façon, je trouve un moyen de sauter sur les rondelles qui traînent un peu partout.»

Ryder admet qu'il ne savait pas trop à quoi s'attendre à son retour avec le Canadien, mais de toute évidence, ça va assez bien merci.

«J'essaie seulement de m'intégrer au reste du groupe, j'essaie seulement de contribuer à ma façon», a-t-il offert en guise de réponse.

Non loin de là, le capitaine Brian Gionta parlait de l'importance d'un retour en forme, surtout après la performance plutôt laide de la veille à Philadelphie.

«Ce n'est jamais facile dans cette ligue d'avoir à disputer deux rencontres en 24 heures comme ça, a-t-il dit. Mais je trouve qu'on fait du bon travail dans ces situations depuis le début de la saison.»

Gionta a rappelé que les nombreux blessés de l'équipe ne doivent pas servir d'excuse.

«Il faut continuer à jouer à notre manière, peu importe qui est là et qui ne l'est pas», a-t-il répété.

Au fond du vestiaire, Peter Budaj avait tous les micros devant lui, pendant que Carey Price regardait la scène d'un air amusé. Budaj ne joue pas souvent, mais quand il le fait, les résultats sont bons. La victoire d'hier soir était une sixième de suite pour lui. Celle-là devant quelques membres de sa famille, en plus.

«C'est un beau geste de la part du Canadien d'avoir fait appel à moi alors que ma famille était dans les gradins, a fait savoir le gardien réserviste. Je suis très reconnaissant qu'on m'ait utilisé. Compte tenu des circonstances, c'est la cerise sur le sundae.»

Michel Therrien, lui, a insisté pour dire que Budaj méritait de jouer devant les siens. «À mes yeux, c'est important, a dit l'entraîneur. Ce n'est qu'un détail, mais ça fait partie des choses qui permettent de créer un esprit de corps au sein d'une équipe. Les joueurs ont tous apprécié le fait qu'on lui donne cette occasion-là.»