En visite au Centre Bell jeudi soir, les Jets de Winnipeg pourraient voir le verre à moitié plein. Se dire qu'ils sont ex aequo avec les Capitals de Washington au sommet de la division Sud-Est et qu'ils auront la chance de terminer leur calendrier avec sept de leurs neuf derniers matchs à domicile.

Mais ce serait rosir le portrait.

Le verre à moitié vide - qui se vide un peu plus chaque jour -, c'est que les Jets ont perdu leurs cinq derniers matchs et que le temps commence à manquer pour qu'ils assurent leur survie.

«On est au courant de notre position au classement et on sait que notre division n'est pas trop forte, a convenu l'entraîneur-chef Claude Noel. On peut entrer en séries de deux façons: soit en terminant premiers de notre division, soit en terminant huitièmes ou mieux [de notre association]. Mais personne n'a joué plus de matchs que nous, et il faut se mettre à gagner dès maintenant.»

Le fond du problème, c'est qu'à l'heure où les Jets se battent pour leur survie et qu'ils doivent se mettre en mode séries éliminatoires, c'est un mode qui est inconnu pour beaucoup d'entre eux.

À l'exception du capitaine Andrew Ladd et de Dustin Byfuglien, qui ont gagné la Coupe Stanley avec les Blackhawks de Chicago, le noyau de leaders des Jets a une expérience très limitée des séries. Des joueurs comme Evander Kane, Zach Bogosian, Tobias Enstrom, Ondrej Pavelec et Ron Hainsey n'ont même disputé aucun match éliminatoire dans la LNH au cours de leur carrière.

«Ce n'est pas juste la pression des défaites à ce temps-ci de l'année, a reconnu Claude Noel. C'est aussi le fait que lorsqu'on joue souvent en séries, on apprend à jouer sous pression. Or, c'est une expérience que nous n'avons pas.

«Nous essayons de composer avec la situation, mais nous ne l'avons pas aussi bien géré qu'on l'aurait souhaité.»

Les Jets sont plombés par un manque de maturité et par leurs difficultés à affronter l'adversité. Même des vétérans plus aguerris comme Andrew Ladd et Blake Wheeler s'en ressentent. Selon l'entraîneur-chef, leur léthargie respective ajoute de la pression sur leurs épaules et ils se blâment personnellement pour les insuccès de l'équipe.

Le souffle des Capitals

Les Capitals sont revenus dans la course en gagnant huit de leurs 12 derniers matchs, dont celui de jeudi contre les Islanders de New York, et ils viennent de faire l'acquisition de Martin Erat avec d'évidents objectifs à court terme.

Les Jets et les Capitals totalisent 38 points chacun, mais les Capitals ont deux matchs en main.

«C'est le temps pour nous d'être meilleurs, convient le gardien Ondrej Pavelec. Nous n'avons pas le choix, compte tenu des matchs qu'il nous reste à jouer et des équipes à nos trousses qui sont en feu pour le moment.»

Il a abondamment été question depuis l'an dernier du fait que les Jets, encore coincés dans l'Association de l'Est, ne sont pas épargnés par les déplacements. C'est encore pire cette saison car il n'y a aucun match les opposant à des formations de l'Ouest.

Tout compte fait, ce n'est pas si vilain que les Jets aient maintenu un dossier de 18-19-2 en jouant autant de matchs à l'étranger. Mais voilà: terminer la saison à Winnipeg ne leur sourit pas nécessairement.

«On n'est pas aussi forts à la maison (8-9-0) qu'on l'était l'an dernier (23-13-5), a relevé Claude Noel. Ce n'est pas un avantage comme c'est là. Il faut gagner autant à la maison qu'à l'étranger.»