Le deuxième chapitre de la saison des Alouettes débute jeudi soir avec la visite des Argonauts de Toronto au stade Percival-Molson. Même si le premier rang de la division Est est en jeu, c'est plutôt la présence de Jim Popp sur les lignes de côté qui retient l'attention des partisans montréalais.

Il s'agit de la troisième fois depuis le retour des Alouettes à Montréal, en 1996, que Popp hérite du titre d'entraîneur-chef. En 2001, il a succédé à Rod Rust avec un seul match à jouer en saison régulière et a perdu son premier match éliminatoire, ce qui a mis un terme à la saison. En 2006, Popp a remplacé le légendaire Don Matthews après 14 matchs et a mené son équipe à la Coupe Grey.

Ce n'est assurément pas la situation idéale que de remplacer son entraîneur-chef après seulement cinq matchs par un entraîneur par intérim. Mais je considère que la décision d'installer Popp aux commandes n'est pas mauvaise.

Outre les considérations financières, lorsqu'un directeur général est dans le vestiaire, sur le terrain d'entraînement, dans les réunions d'équipe et sur la route avec les membres de l'organisation, il est en bonne position pour évaluer son personnel. Tant du côté des joueurs que des entraîneurs.

Ce n'est pas une coïncidence si deux des formations ayant connu le plus de succès au cours des dernières années ont agi de cette façon. Wally Buono, pendant plusieurs années en Colombie-Britannique, et John Hufnagel, à Calgary, ont porté les deux chapeaux, ce qui leur a permis de connaître leur équipe mieux que n'importe qui.

L'histoire nous permet de réaliser que c'est aussi un élément positif dans le cas de Popp. Après la saison 2001, les Alouettes ont embauché Don Matthews et remporté la Coupe Grey en 2002. Quand Popp a quité ses fonctions d'entraîneur, fin 2007, Marc Trestman s'est vu confier le poste, et les Alouettes ont participé à trois finales de la Coupe Grey consécutives, la remportant à deux occasions. On peut ainsi constater que le fait de connaître son équipe sous ses moindres coutures a permis à Popp de faire les bons choix.

Au cours des prochaines semaines et des prochains mois, Popp sera ainsi dans une position avantageuse pour évaluer son personnel afin de prendre les meilleures décisions à moyen et à long terme pour son organisation. À court terme, il sera fort intéressant de suivre le travail de Popp sur les lignes de côté.

J'étais de la formation en 2006, et donc aux premières loges pour observer le travail de Popp comme entraîneur-chef. Ce n'est pas un secret, Popp aime prendre de la place, pour le meilleur et pour le pire. Il serait avantageux pour lui de s'effacer un peu et de laisser plus d'espace aux autres entraîneurs.

Priorité: l'attaque

Actuellement, la défense et les unités spéciales vont bien. Il y a donc peu d'interventions à y faire. Avec une brigade offensive qui connaît bien le système mis en place par Trestman au cours des dernières années et en donnant à Anthony Calvillo plus de place dans les décisions offensives de l'équipe, Popp n'aura qu'à assister son sélectionneur de jeux, Doug Berry. À mon avis, le principal rôle de Popp sera de redonner une vision claire et une structure bien établie, comme les athlètes professionnels aiment tant. Il a d'ailleurs déjà commencé en donnant un rythme plus fluide et intense aux entraînements.

Dans la Ligue canadienne de football, les équipes peuvent diriger leurs joueurs pour un maximum de quatre heures et demie par jour. C'est peu. Il faut être très efficace et extrêmement organisé, comme l'était Trestman. C'est ce rythme, cette structure et cette direction que l'équipe avait complètement perdus sous l'égide de Dan Hawkins. Espérons que Popp saura s'effacer un peu pour redonner cet élan à une équipe qui semblait égarée... Sans oublier qu'il sera en meilleure position pour évaluer son personnel.