Phil Simms, analyste au réseau CBS, a souligné quelque chose que les gens de Montréal savent depuis plusieurs années déjà lors du reportage du match entre les Bengals de Cincinnati et les Bears, dimanche à Chicago: les entraînements de Marc Trestman sont extrêmement bien organisés, tout y est réglé au quart de tour.

«Ce sont des entraînements qui sont plus rythmés que ce qu'on voit normalement dans la NFL», a également noté Simms. Le descripteur Jim Nantz, l'autre moitié de l'excellent duo de CBS, a ensuite précisé que de façon générale, les entraînements des Bears duraient 78 minutes. Pas une minute de moins, pas une de plus.

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On ne se surprendra donc pas de savoir que les Bears étaient nettement mieux préparés que les Bengals pour leur affrontement de dimanche. Les Bengals ont écopé de deux fois plus de pénalités (8 contre 4), ont commis trois revirements contre un seul pour les Bears, et les joueurs de Trestman ont terminé le match en force, peut-être un peu parce qu'il n'y a presque jamais de répit lors de leurs entraînements, justement.

On se doutait bien que l'arrivée de Trestman servirait à corriger le principal problème des Bears, soit la protection du quart-arrière, mais peut-être pas aussi rapidement. Contre l'une des meilleures lignes défensives du circuit, le féroce secondeur James Harrison et l'excellent coordonnateur défensif Mike Zimmer, Jay Cutler n'a été victime d'aucun sac.

La ligne offensive a été grandement améliorée à la suite de l'acquisition de Jermon Bushrod et de la sélection des recrues Kyle Long et Jordan Mills au repêchage. Reste que le choix de jeux de Trestman y a été pour beaucoup, et Cutler n'a jamais eu l'air aussi alerte derrière sa ligne.

Trestman a également fait une très bonne utilisation de ses ailiers espacés avec des tracés de passe qui ont permis à Brandon Marshall et Alshon Jeffery de profiter de leurs gabarits. Des tracés qui ne laissent pratiquement aucune chance aux demis défensifs adverses. Marshall et Jeffery ont fait ce que Jamel Richardson et S.J. Green ont longtemps fait chez les Alouettes.

Considéré comme un savant du jeu aérien depuis des décennies, Trestman a vite démontré qu'il était capable de bien s'adapter. Sa première formation offensive lors du match de dimanche en était une à un seul ailier espacé... Fidèle à son style, le pilote a utilisé plusieurs formations différentes au cours du match.

Certaines décisions de Trestman ont ultimement fait la différence contre les Bengals. Il a notamment choisi de tenter un quatrième essai avec moins d'une verge à franchir alors que son équipe perdait, 21-17, avec 8:32 à jouer au quatrième quart. Matt Forte a débordé la défense des Bengals, puis les Bears ont inscrit les derniers points du match 34 secondes plus tard.

Faut dire que les Bears ont une fois de plus été aidés par une défense qui continue de multiplier les jeux-clés. Mais comme l'attaque, la défense a mieux joué au retour de la mi-temps. Et vous pouvez être certain que Trestman y a été pour quelque chose.

Parmi tous ceux qui ont dirigé une équipe dans l'histoire de la NFL, seul Romeo Crennel a commencé sa carrière d'entraîneur-chef lorsqu'il était plus âgé que ne l'est Trestman (57 ans). Tout de même étonnant lorsqu'on considère que Trestman était le coordonnateur offensif des Browns de Cleveland à l'âge de 32 ans...

Certains clubs de la NFL risquent bientôt de réaliser qu'ils ont laissé filer la chance d'embaucher un entraîneur-chef remarquable.

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Du pareil au même chez les Cowboys

Lorsque Jerry Jones a décidé que ce serait dorénavant le coordonnateur offensif Bill Callahan qui choisirait les jeux plutôt que l'entraîneur-chef Jason Garrett, on a tous cru que les Cowboys de Dallas s'appuieraient un peu plus sur leur jeu au sol, et un peu moins sur Tony Romo et le jeu aérien. Erreur. Romo avait déjà tenté 33 passes après deux quarts lors de la victoire des Cowboys contre les Giants de New York, dimanche. Il s'agissait du plus haut total de sa carrière dans les 30 premières minutes d'un match. La ligne offensive des Cowboys a été améliorée, mais c'est tout de même étonnant lorsqu'on sait que Callahan a toujours été un entraîneur qui préférait le jeu au sol. L'attaque des Cowboys a terminé le match avec 23 courses (dont 2 de Romo) et 49 tentatives de passe.

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Photo Mike Stone, Reuters

Tony Romo

L'attaque des Steelers pitoyable

La ligne offensive des Steelers de Pittsburgh en arrachait déjà, et voilà qu'elle devra disputer le reste de la saison sans son meilleur joueur, Maurkice Pouncey. Le centre de 24 ans a subi deux déchirures ligamentaires au genou droit, dimanche. Le secondeur Larry Foote (biceps) et le demi offensif LaRod Stephens-Howling (genou) ne joueront également plus en 2013 après s'être blessés contre les Tians du Tennessee. Les Steelers ont commencé la saison sans Heath Miller (genou) et Le'Veon Bell (pied), mais les blessures n'expliquent pas tout de l'atroce performance de leur attaque lors du match d'ouverture. N'eût été un touché inscrit avec 1:23 à jouer au quatrième quart, l'attaque des Steelers aurait été blanchie par une défense qui a accordé 471 points en 2012, le total le plus élevé de la ligue. Tôt ou tard, le coordonnateur offensif Todd Haley et l'entraîneur-chef Mike Tomlin devront rendre des comptes.

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Photo Jason Cohn, Reuters

Mike Tomlin

Un rouleau compresseur

Si les 49ers de San Francisco l'emportent contre les Seahawks, dimanche soir à Seattle, on se demande bien quelle équipe sera en mesure de les arrêter. Un rouleau compresseur! Les cinq joueurs de ligne offensive des Niners sont tellement imposants qu'on jurerait qu'ils sont sept sur la ligne d'engagement. Et que dire de la prestation de Colin Kaepernick contre les Packers de Green Bay? Y a-t-il encore des doutes sur ses qualités de passeur? Anquan Boldin a récolté plus de 200 verges à son premier match dans l'uniforme des 49ers, au grand dam des Ravens de Baltimore, qui se cherchent un receveur depuis la blessure de Jacoby Jones. Avec Boldin et Vernon Davis, ainsi que Michael Crabtree et Mario Manningham lorsqu'ils reviendront au jeu, le groupe de receveurs des Niners est passé de maillon faible à force. On a souvent parlé de leur «grosse» défense au cours des dernières années, mais vous souvenez-vous d'avoir vu une attaque plus robuste que celle des 49ers?

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Photo Stephen Lam, Reuters

Colin Kaepernick et Vernon Davis

Plus serré que prévu?

Le match du jeudi soir, cette semaine, opposera une équipe qui a un peu déçu à sa première sortie et une qui a un peu surpris. Les Patriots de la Nouvelle-Angleterre ont affronté les Bills de Buffalo sans Rob Gronkowski, mais peu de gens s'attendaient à ce qu'ils aient autant de difficulté à l'emporter. À l'inverse, la grande majorité des observateurs prévoyaient une défaite des Jets de New York contre les Buccaneers de Tampa Bay, qui ont toutefois facilité le travail des Jets en écopant de 13 pénalités. N'empêche que Geno Smith a bien joué, et la défense des Jets n'a accordé que 250 verges, dont 154 au receveur Vincent Jackson. Rex Ryan et ses Jets peuvent-ils surprendre les Pats à Foxboro? C'est bien sûr très peu probable, mais le match intradivision devrait être un peu plus intéressant qu'on le croyait au départ.

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Photo Gary Hershorn, Reuters

Geno Smith