La cérémonie d'intronisation des nouveaux membres du Temple de la renommée du baseball canadien a débuté, samedi après-midi, avec l'interprétation des hymnes nationaux canadien et américain.

Tim Raines est resté debout avec fierté pour les deux.

Né à Sanford, en Floride, Raines a passé 13 saisons à jouer au baseball pour les Expos de Montréal.

Il est arrivé au Québec à l'âge de 19 ans - une verte recrue dans un pays qu'il ne connaissait pas vraiment - et comme il le dit si bien, il n'a jamais vraiment quitté.

«Mon coeur est ici», a dit Raines à propos de Montréal, quelques heures avant d'être intronisé au Temple de la renommée du baseball canadien en compagnie de George Bell, Rob Ducey, Nat Bailey et Tom Cheek.

«Je ne suis pas vraiment un Canadien, mais j'ai l'impression de l'être.»

Même s'il n'a pas encore sa place au sein du Panthéon du baseball à Cooperstown - le nom de Raines se retrouve sur le scrutin depuis 2008, mais il n'a toujours pas obtenu les 75 pour cent nécessaires afin d'être élu - le joueur invité à sept reprises au match des étoiles a admis que d'être honoré par le panthéon canadien est un bel honneur.

«C'est spécial d'être honoré par ce pays, a déclaré Raines. Ça veut dire que tout le travail effectué année après année en aura valu la peine, même si ce n'est pas pour ça que j'ai joué.

«Ce n'était pas mon intention de jouer au baseball et d'être un des meilleurs. C'était mon intention de jouer au baseball au meilleur de mes capacités.»

Et ça, il l'a fait.

En 23 saisons avec six équipes différentes, Raines a maintenu une moyenne au bâton de ,294 et une moyenne de présence sur les sentiers de ,385. Il a frappé 2605 coups sûrs, dont 430 doubles et 113 triples.

Reconnu pour sa vitesse, Raines, maintenant âgé de 53 ans, occupe toujours le cinquième rang de l'histoire du Baseball majeur avec 808 buts volés.

Les Expos ont retiré la chemise no 30 de Raines en juin 2004. Trois mois plus tard, l'équipe disputait son dernier match à Montréal.

Raines, qui travaille maintenant comme instructeur dans les filiales des mineures chez les Blue Jays de Toronto, conserve plusieurs bons souvenirs de ses séjours à Montréal. Mais il en garde un particulièrement près de son coeur.

Le 6 avril 2001, lors du premier match au Stade olympique cette saison-là, Raines, âgé de 41 ans, effectuait un retour avec les Expos après des passages avec les White Sox de Chicago, les Yankees de New York et les Athletics d'Oakland.

Le voltigeur de gauche était de la formation partante face aux Mets de New York. Quand il s'est présenté à la plaque en deuxième manche pour sa première présence au bâton avec l'équipe depuis 1990, les 45 183 spectateurs se sont levés.

«J'ai reçu une ovation pendant toute la présence au bâton», a raconté Raines, un large sourire aux lèvres. «C'était si bruyant et ç'a duré si longtemps que le lanceur m'a donné un but sur balles. Il n'arrivait pas à lancer des prises.

«De savoir que les partisans vous apprécient autant, c'est spécial. C'est pour ça que vous jouez. Entendre ces partisans à Montréal, au Stade olympique, plus ils faisaient du bruit, plus j'avais le goût de faire de mon mieux pour eux.»

C'est ce genre de choses qui explique pourquoi Raines souhaite voir le Baseball majeur revenir éventuellement à Montréal.

«J'espère vraiment qu'ils retrouvent leur équipe, a dit Raines. En tant que personne qui a joué là-bas pendant des années, je sais qu'il y a une bonne base de partisans et ce n'est pas juste pour eux de leur avoir enlevé leur équipe.

«Avec un peu de chances, le bon groupe de personnes va s'unir et parvenir à ramener une équipe dans cette ville.»