La désignation de la ville hôte des JO de 2020, samedi par le Comité international olympique réuni à Buenos Aires, sera suivie avec ferveur chez les trois candidates, Istanbul, Madrid et Tokyo.

ISTANBUL: rendez-vous place Sultanahmet

Des milliers de personnes sont attendues pour assister samedi soir à la retransmission du vote sur la place Sultanahmet, à proximité de la Mosquée Bleue.

«Accueillir les Jeux, ce serait vraiment bien pour nous, avec davantage de travail et de touristes. Mais je ne pense pas qu'ils vont nous donner les Jeux, en raison de ce qui s'est passé autour du parc Gezi en juin», (manifestations réprimées par la police, ndlr), estime Kemel Öztürk, serveur dans un bar.

Le ministre des sports Suat Kilic s'est montré très optimiste sur l'issue du vote. «Nous avons construit près de 700 installations sportives. Nous avons fait des investissements dans tous les secteurs du sport», a-t-il déclaré au quotidien Hurriyet.

«Nous sommes prêts à réaliser de nouveaux investissements. Les hommes d'affaires qui nous ont apporté leur soutien, à travers les programmes de partenariat, effectuent un lobbying incroyable», a-t-il dit. Selon lui, aucun domaine n'a été négligé: «Chacun a contribué à la candidature d'Istanbul 2020... Nous avons contacté tous les délégués qui vont voter... D'ores et déjà, nous méritons les Jeux».

Le quotidien Sabah citait vendredi le président du Comité olympique turc, Ugur Erdener, selon qui «Istanbul n'a jamais été aussi près d'atteindre son objectif».

MADRID: concerts et écran géant

Une immense scène et des écrans géants étaient vendredi en cours d'installation sur la place de l'Indépendance, où une grande arche du 18ème siècle marque l'une des portes d'entrée de la ville.

Des concerts sont prévus samedi, et des milliers de spectateurs sont attendus.

«J'ai hâte d'entendre la décision», s'enflamme Ciro Cabal, un biologiste de 28 ans, qui vient de terminer son jogging dans le grand parc madrilène du Retiro.

«Ce serait bon pour l'économie et un moyen de récupérer tout l'argent investi» dans les infrastructures, dit-il.

À quelques centaines de mètres, l'immeuble majestueux de la mairie abrite une exposition sur le projet JO-2020, qui insiste sur le fait que quelque 80% des installations sont déjà construites, dont le stade Santiago Bernabeu et les arènes.

«Je suis de Madrid et je suis né ici. J'ai vu évoluer la ville dans tous ses aspects. Je suis fier de Madrid et particulièrement du réseau de transports», souligne Francisco Moreno, un retraité de 78 ans qui visite l'exposition avec Diego, son petit-fils de 10 ans.

«Je suis très enthousiaste, parce que c'est quelque chose qui peut donner une impulsion à l'Espagne» en récession, dit Diego, aussi patriote que son grand-père.

«Si Madrid est choisi, nous allons rencontrer beaucoup d'étrangers et pouvoir parler l'anglais», ajoute Diego. Il aura 17 ans en 2020.

TOKYO: compte à rebours et soldes

Le métro est envahi depuis des mois par des affiches d'athlètes japonais triomphants aux JO de Londres, accompagnés du slogan «La prochaine fois, cette sensation pourrait être ressentie au Japon». La presse publie des articles de plus en plus élogieux sur les chances de victoire de la ville.

L'enthousiasme est remonté fin août, avec la publication d'un sondage affirmant que 92% des Japonais étaient favorables à l'organisation d'événements sportifs de grande ampleur dans le pays.

«Tokyo sort du lot en terme d'infrastructures», affirme Tadashi Sato, 62 ans, dirigeant d'une association de commerçants d'une rue voisine du Centre national d'entraînement des athlètes japonais de haut niveau.

Un compte à rebours, à l'entrée de la rue, égrène le temps qui reste avant le vote du CIO, et les commerçants ont prévu des soldes si Tokyo l'emporte.

«Plusieurs villes ont accueilli les JO à deux reprises. Ces Jeux donneront l'occasion au Japon de se revigorer», ajoute Sato, qui avait participé aux JO de Tokyo de 1964 en tant que scout.

Quelques opposants ont manifesté le week-end dernier contre la candidature de Tokyo, clamant que l'investissement serait plus utile à la protection sociale.

Ils ont s'inquiètent aussi de la radioactivité à la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, à 220 kilomètres au nord-est de Tokyo bien que les autorités affirment que la capitale ne court aucun risque.