Pour le deuxième vol de son histoire, la petite fusée européenne Vega doit lancer dans la nuit du 3 au 4 mai, depuis le Centre spatial guyanais de Kourou, deux petits satellites d'observation de la Terre, l'Européen Proba-V et le vietnamien VNREDSat-1.

D'un poids de seulement 160 kg, Proba-V est destiné à cartographier la couverture végétale et ses variations à la surface du globe, avec un rythme quasi quotidien. Ce satellite de l'Agence spatiale européenne (ESA) est doté pour ce faire d'une version réduite et améliorée de l'instrument Végétation qui équipe les célèbres satellites Spot.

Proba-V embarque également d'autres instruments qui lui permettront de sonder l'espace qui l'entoure à la recherche de particules et de rayonnements, en particulier à l'aide d'une puce conçue initialement pour le LHC au Cern (Organisation européenne pour la recherche nucléaire).

Le satellite VNREDSat-1 a été conçu par Astrium pour le compte de l'Académie des sciences et technologies du Vietnam. Il s'inscrit dans la volonté du gouvernement vietnamien de créer une infrastructure spatiale permettant au pays de mieux surveiller les effets du changement climatique, prévoir les catastrophes naturelles et prendre les mesures appropriées, mais aussi optimiser la gestion de ses ressources.

D'un poids de 130 kg, il enregistrera des images avec une résolution de 2,5 m à 10 m.

Un micro-satellite universitaire estonien de seulement 1,3 kg complètera la charge utile de Vega. ESTCube-1 testera dans l'espace une voile solaire électrique et contribuera à la recherche spatiale en Estonie.

Initialement programmé dans la nuit du 2 au 3 mai, le tir de Vega a été repoussé de 24 heures pour permettre des «vérifications complémentaires sur le système de roulage du portique mobile» de son site de lancement, a indiqué la société Arianespace.

Capable d'emporter jusqu'à 1,5 tonne en orbite basse (700 km d'altitude), Vega vise le marché des petites charges utiles, principalement des satellites institutionnels d'observation de la Terre.

Ce petit lanceur a surtout vocation à garantir un accès européen à l'espace sur ce secteur, jusqu'à présent dominé par des missiles stratégiques russes reconvertis, de type Rockot ou Dniepr.

Vega vient compléter la gamme des lanceurs opérés depuis Kourou, aux côtés du poids lourd Ariane 5 ECA (jusqu'à 9,5 tonnes en orbite de transfert géostationnaire) et du mythique Soyouz russe (jusqu'à 3 tonnes) qui a déjà plusieurs tirs à son actif depuis la Guyane française.