Ordinateur portable, iPod, tablette. On a du mal à s'en passer comme adultes, et nos enfants ne sont évidemment guère mieux. Pourtant, on le sait, passer trop de temps devant un écran, ça nuit à la santé, des yeux jusqu'au tour de taille.

Les études ne sont pas rassurantes: nos enfants passent plus de sept heures par jour sur un support technologique pour se divertir. C'est énorme, et les comportements - on le sait, on le dit et on le répète - ont déjà commencé à changer: les enfants jouent moins dehors, moins entre eux, moins tout court.

Seulement voilà, les écrans sont-ils vraiment à blâmer? «La technologie en soi n'est pas à blâmer, c'est l'usage et le temps qu'on y consacre, le problème», nuance André H. Caron, professeur de communications à l'Université de Montréal et directeur du groupe de recherche sur les jeunes et les médias.

N'oublions pas, poursuit l'auteur de Culture mobile, que cette technologie incarne «l'univers vers lequel ils s'en vont». Et que cet univers propose en prime un tas de belles choses. «On peut leur montrer de belles façons d'utiliser cette technologie», fait-il valoir.

«S'il est encadré par son parent, l'enfant va pouvoir découvrir des mondes auxquels il n'aurait pas accès autrement.»

Faut-il le rappeler: les connaissances accessibles sont ici quasi illimitées. Le mot clé: «encadrer».

Au-delà de la connaissance, poursuit le chercheur, l'enfant peut aussi exploiter toute sa créativité: créer, apprendre un langage, pourquoi pas carrément développer une application.

Selon André H. Caron, il ne faut pas voir la technologie comme la source de tous les maux. Seulement un miroir, une loupe, des traits et travers déjà existants. Ainsi, si votre enfant est déjà timide, il risque de se renfermer davantage devant son écran. Mais à l'inverse, s'il est créatif, il risque de l'être ici davantage. «Il faut voir les technologies comme amplifiant les valeurs, tendances et activités déjà présentes.»

À retenir

Non, on ne bannit pas les écrans sous le sapin. Mais on encadre leur usage. Comment? La tablette ne doit évidemment pas servir de gardienne. L'idée, suggère le professeur de communications André H. Caron, étant de trouver un équilibre entre l'écran et toutes les autres activités de l'enfant. Rien n'empêche le parent de superviser aussi l'utilisation de l'écran en question. En commençant, par exemple, par présenter des univers plus enrichissants que Facebook ou YouTube...