La municipalité israélienne de Jérusalem doit donner lundi son feu vert à la nouvelle étape d'un projet de construction de 930 logements à Jérusalem-Est occupée et annexée, ont indiqué dimanche des médias israéliens.

Cette autorisation, si elle se confirme, devrait intervenir au lendemain de la fin de la cinquième tournée dans la région du secrétaire d'État américain John Kerry, venu pour tenter de relancer les négociations de paix israélo-palestiniennes bloquées depuis trois ans.

Le projet, lancé en 2011, concerne le quartier de colonisation de Har Homa, près de la ville palestinienne de Bethléem. La commission des Finances de la municipalité devrait autoriser la construction de routes et d'infrastructures, a précisé le quotidien Maariv.

Le ministère du Logement doit pour sa part débloquer 100 millions de shekels (21 millions d'euros) afin de permettre une réduction des impôts locaux pour les futurs propriétaires des appartements, dont les prix d'achat seront ainsi abaissés, ont ajouté les médias.

Selon l'association anticolonisation israélienne La Paix Maintenant, cette mesure incitative permettra à la commission municipale des Finances de concéder d'importants rabais pour les nouveaux propriétaires à Har Homa.

Le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat, interrogé par l'AFP, a estimé qu'il s'agissait de «la réponse» du premier ministre israélien Benjamin «Nétanyahou à tout ce que dit Kerry, à ses idées et à tous ses efforts».

«Nétanyahou seul est responsable de cette tentative de sabotage de la mission de Kerry et de la destruction de la solution à deux États (palestinien et israélien) qui a le soutien de la communauté internationale», a-t-il accusé.

Elisha Peleg, conseiller municipal du Likoud, le parti de M. Nétanyahou, s'est félicité à l'avance de la décision de la municipalité. «La suspension provisoire de construction à Jérusalem est finie malgré la visite du secrétaire d'État».

«Il n'y a aucune raison d'empêcher des constructions (de logements), car il a été prouvé que l'arrêt de la construction à Jérusalem-Est n'a pas permis une reprise des négociations avec les Palestiniens, mais a provoqué une grave pénurie de logements», a-t-il ajouté en allusion à un gel partiel de 10 mois en 2010 pour la construction de logements en Cisjordanie.

Le ministre du Logement Uri Ariel avait affirmé le 18 juin qu'un gel des appels d'offres pour de nouveaux logements dans les colonies de Cisjordanie et à Jérusalem-Est était de nouveau en vigueur depuis le début de l'année.

Mais ce gel ne concerne pas des projets en cours d'autorisation ou la construction de logements dans les colonies existantes. Mercredi, la municipalité israélienne de Jérusalem a ainsi donné son aval final à la construction de 69 logements à Har Homa.

Les médias et une ONG israélienne avaient estimé que M. Nétanyahou avait suspendu le lancement d'appels d'offres pour de nouveaux logements dans les colonies afin de donner une chance aux efforts de M. Kerry.

L'Autorité palestinienne exige pour reprendre les négociations de paix un gel total de la colonisation et une référence aux lignes d'avant l'occupation israélienne des Territoires palestiniens en juin 1967 comme base de discussions. Elle a aussi demandé la libération des prisonniers palestiniens les plus anciens détenus par Israël.

Israël veut reprendre les négociations sans aucune condition préalable.