Les pluies torrentielles tombées ces derniers jours sur le Colorado ont fait au moins huit morts, et quelque 650 personnes étaient encore recherchées lundi soir, tandis que 11 700 personnes ont dû être évacuées.

Le beau temps enfin apparu lundi dans certains endroits a permis à une vingtaine d'hélicoptères, jusque-là cloués au sol par les fortes pluies, d'entamer des opérations de reconnaissance et de sauvetage, et le nombre de personnes dont on était sans nouvelles est passé de 1200 dimanche soir à 658 en fin de journée lundi.

Malgré ces quelques heures de beau temps, les pluies, qui avaient commencé mercredi soir, risquent encore de se déverser par endroits «pendant plusieurs jours encore», selon les météorologistes.

Elles ont provoqué en peu de temps l'une des pires inondations qu'ait connues cet État de plaines et de hautes montagnes de l'Ouest américain.

Les inondations affectent principalement les 15 comtés qui se trouvent sur une ligne nord-sud au pied des Rocheuses, là où commencent les Grandes plaines.

La ville universitaire de Boulder a ainsi reçu 18,3 centimètres en quinze heures, et était depuis quelques jours largement recouverte d'eau.

Plus de 1500 maisons ont été détruites et près de 18 000 endommagées, ainsi que de nombreuses routes et des ponts, selon les services d'urgence du Colorado.

Un bilan provisoire fait état de huit morts et d'un total de 11 700 habitants évacués dans cet État qui a reçu en quelques jours les pluies qui y tombent habituellement en plusieurs mois.

Et on était encore sans nouvelles lundi soir de centaines de personnes.

«Savoir où ces personnes se trouvent est une de nos plus grandes priorités et cinq équipes d'enquêteurs se consacrent à plein temps à cette tâche», a déclaré le shérif de Boulder, Joe Pelle, à la télévision.

Il est possible que nombre d'entre elles n'aient simplement pas pu se manifester, coupées du monde par les pannes de courant et de relais de téléphones portables, selon les autorités.

Ces personnes ne sont pas forcément «en danger», selon le gouverneur Hickenlooper, mais elles se trouvent, «depuis deux ou trois jours, privées d'électricité, de téléphone et de connexion internet».

«De nombreuses maisons ont été détruites. Plusieurs se sont effondrées et nous ne sommes pas allées dedans», a-t-il ajouté.

Une fois tous les 500 ou 1000 ans

Les images de télévision montraient des torrents d'eau boueuse dévalant les routes en emportant des voitures sur leur passage. «Il n'y a plus de route, que des rivières», a commenté le gouverneur.

Le président Barack Obama a décrété l'état d'urgence et ordonné l'envoi de secouristes et de moyens supplémentaires pour assister les autorités locales.

L'Agence fédérale de gestion des catastrophes (FEMA) a appelé «les habitants des zones sinistrées à rester informés et à suivre les directives des responsables locaux», et à faire savoir à leurs proches qu'ils sont sains et saufs.

«Il est possible qu'il y ait davantage de pertes humaines, a déclaré le shérif de Boulder, Joe Pelle, mais «avec une armée de bénévoles et des secours aériens nous espérons atteindre tout le monde dès que possible».

Les villes de Jamestown, Lyons et Longmont ont été transformées en îles au milieu des eaux. De la nourriture était larguée par hélicoptère aux habitants isolés dans ces localités. Car les autorités ont averti qu'il faudrait plusieurs jours aux secours avant d'accéder aux zones les plus reculées.

«Nous avons un sacré nombre d'endroits qui se retrouve avec une sacrée quantité d'eau», a commenté à la télévision une responsable du comté de Weld, au nord-est de Boulder, tandis qu'un autre responsable du même comté déclarait au Denver Post : «C'est sans aucun doute un événement historique, qui survient une fois tous les 500 ou 1000 ans».