Le président américain Barack Obama recevra son homologue yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi le 1er août à la Maison-Blanche pour évoquer notamment Guantanamo et la lutte «antiterroriste», a annoncé jeudi l'exécutif américain.

Cette visite, la deuxième de M. Hadi à la Maison-Blanche en moins d'un an, interviendra quelques semaines après que M. Obama eut annoncé sa décision de lever le moratoire sur transfèrement vers le Yémen de détenus de la prison de Guantanamo, où un grand nombre des prisonniers sont originaires de ce pays.

De fait, «le président a l'intention de discuter (...) d'un renforcement supplémentaire de notre partenariat antiterroriste, et de permettre le retour de détenus yéménites de Guantanamo qui ont reçu le feu vert pour un transfèrement», a précisé la Maison-Blanche dans un communiqué.

«La visite mettra en évidence la solidité des relations américano-yéménites et soulignera le soutien des États-Unis à la transition politique au Yémen», selon la même source.

M. Obama avait annoncé le 23 mai lors d'un discours à Washington qu'il allait lever le moratoire sur le transfèrement vers le Yémen de détenus de la prison militaire basée à Cuba, tout en prévenant que les dossiers de ces prisonniers feraient l'objet d'un examen «au cas par cas».

Le Yémen avait de son côté indiqué qu'il suivrait «toutes les étapes nécessaires pour s'assurer du retour en toute sécurité de ses détenus» et qu'il allait «continuer à travailler à leur réhabilitation progressive et à leur réintégration dans la société».

Sur les 86 détenus qui ont reçu le feu vert des autorités militaires pour un transfèrement, 56 sont yéménites. La prison de Guantanamo, que M. Obama promet de fermer depuis cinq ans, abrite actuellement 166 détenus.

Élu en février 2012 pour succéder à Ali Abdallah Saleh, allié des États unis dans la lutte contre Al-Qaïda, mais contraint au départ sous la pression de la rue après 33 ans au pouvoir, M. Hadi s'était rendu le 28 septembre 2012 à la Maison-Blanche où il avait rencontré le vice-président Joe Biden.

Quelques jours auparavant, il s'était brièvement entretenu avec M. Obama en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York. Il s'agissait du seul dirigeant étranger à avoir eu droit à cet égard lors de la visite éclair du dirigeant américain, en pleine campagne présidentielle.

La nouvelle visite de M. Hadi à Washington intervient alors que les États-Unis ont mené de nombreuses opérations contre les extrémistes islamistes dans son pays, via en particulier des bombardements de drones, avec l'accord tacite de Sanaa, toujours confrontée aux violences de groupes armés.

Une telle frappe avait coûté la vie en 2011 à l'imam radical américano-yéménite Anwar Al-Aulaqi, présenté par Washington comme l'idéologue de la branche d'Al-Qaïda au Yémen, impliqué dans une série de tentatives d'attentats, dont celle menée contre un avion américain le jour de Noël 2009.