Les tornades sont courantes dans les grandes plaines des États-Unis, mais celle qui a fait au moins 24 morts et semé la destruction lundi dans une banlieue d'Oklahoma City était de la catégorie la plus puissante et chose peu fréquente a frappé une ville, relèvent des experts.

«C'est une tornade de catégorie EF-5, le maximum dans l'échelle du classement» avec des vents de plus de 320 km/heure, a indiqué à l'AFP Kelly Pirtle du laboratoire national des tempêtes de fortes puissance à l'agence océanographique et atmosphérique américaine (NOAA).

«Au vu de l'ampleur des dégâts, nous avons déterminé qu'il s'agissait d'une tornade de force EF-5», a-t-elle précisé depuis Norman dans l'Oklahoma.

Cela signifie que cette tornade qui a réduit à néant nombre d'habitations, deux écoles et un hôpital «avait des vents de plus de 320 Km/heure», a-t-elle ajouté.

La dépression avait été initialement classée EF-4, soit une vitesse de vents entre 260 et 320 km/h.

Ce phénomène est relativement courant aux Etats-Unis, souligne la NOAA. La plupart se produisent dans les États des grandes plaines: Texas, Oklahoma, Kansas mais aussi en Floride.

Avec 1200 tornades en moyenne par an, les États-Unis sont le pays qui subit le plus grand nombre de tornades dans le monde. Après eux, arrivent l'Argentine et le Bangladesh, précise l'agence.

«Seulement 2% des tornades aux États-Unis atteignent ce niveau», avait souligné plus tôt Andrew Barrett, météorologue à l'Université de Reading (Royaume-Uni).

Comble de malchance, elle a frappé une ville, un phénomène heureusement beaucoup plus rare que les tornades elles-mêmes.

Les grandes plaines américaines sont des zones plus propices aux orages, «donc statistiquement plus propices à l'apparition des tornades», a expliqué à l'AFP Jean-Marie Carrière, directeur de la prévision à Météo-France.

Les tornades sont en effet toujours associées à des phénomènes orageux très violents, appelés «orages super-cellulaires», un phénomène complexe qui fait encore l'objet de recherches. Car si on connaît bien le contexte dans lequel peuvent naître les tornades, en particulier la présence de «cisaillements de vents» qui entraînent la formation d'un tourbillon, elles restent difficiles à prévoir avec précision. «Il y a des cas où tous les ingrédients sont réunis et elles ne se produisent pas», a souligné M. Carrière.

Ce phénomène météorologique existe aussi en Europe. Des dépressions de niveau EF-4 ou EF-5 se sont déjà produites dans l'Hexagone.En revanche, «rien ne permet d'affirmer que les tornades deviennent plus fréquentes ou plus graves», a assuré Ross Reynolds. «Il y a une grande variation d'une année à l'autre».

Selon les spécialistes, il est «très difficile» de dire si le changement climatique accroît la fréquence ou la puissance des tornades.