La taupe de la National Security Agency américaine (NSA), Edward Snowden, affirme que l'agence recueille toutes les communications entrantes et sortantes du territoire américain à des fins d'analyse, et ce malgré les affirmations du gouvernement selon lesquelles la NSA ne cible que les échanges à l'étranger.

L'analyste s'est exprimé via un communiqué vidéo, lundi, filmé par le quotidien britannique Guardian en juin à Hong Kong, avant que le jeune homme ne quitte pour la Russie, par crainte d'être extradé aux États-Unis.

M. Snowden serait désormais coincé dans un aéroport de Moscou, tentant de rejoindre n'importe lequel des pays lui ayant offert l'asile.

L'ex-consultant a également déclaré que le chef de la NSA, le général Keith Alexander, avait menti au Congrès lorsqu'il a affirmé que l'agence ne pouvait déterminer le nombre de communications américaines recueillies. Selon Snowden, l'outil Boundless Informant de l'agence serait en mesure d'en calculer le nombre total.

Des responsables de la NSA n'étaient pas en mesure de commenter dans l'immédiat, mais le général Alexander a assuré que de telles données ne peuvent être analysées que lorsqu'elles sont liées à des cibles étrangères.

Par ailleurs, un groupe américain de protection de la vie privée a demandé à la Cour suprême des États-Unis d'empêcher la NSA de continuer de recueillir des informations sur les appels téléphoniques effectués par les millions de clients du fournisseur Verizon.

L'Electronic Privacy Information Center (EPIC) a déclaré lundi qu'il voulait que la Cour se mêle de la controverse touchant les agences de renseignement américaines qui scrutent les données téléphoniques de millions d'Américains.

L'EPIC a mentionné, dans des documents juridiques, que seule la Cour suprême pouvait renverser une décision de la Foreign Intelligence Surveillance Court, dont le jugement autorisant la NSA d'obtenir les données téléphoniques ne peut être examiné par d'autres tribunaux fédéraux.

Selon l'EPIC, «il n'est simplement pas possible que toutes les données téléphoniques en possession d'une entreprise de télécommunications puissent être utiles pour une enquête autorisée».

La Cour suprême n'a pas commenté dans l'immédiat.