L'ex-consultant du renseignement américain, Edward Snowden, qui se trouvait toujours mardi en zone de transit à l'aéroport de Moscou, «pourrait rester en permanence en Russie» si les États-Unis continuent de «harceler» les pays concernés par cette saga, a estimé l'organisation WikiLeaks.

«Snowden pourrait rester en permanence en Russie à cause de l'annulation de son passeport et du harcèlement des pays intermédiaires. Pas le groupe le plus brillant au département d'État» américain, a déclaré WikiLeaks sur son compte Twitter.

WikiLeaks fournit une aide juridique à M. Snowden et paie ses voyages, selon le fondateur du site internet spécialisé dans la publication de documents secrets, Julian Assange.

M. Snowden, à l'origine de spectaculaires révélations sur l'espionnage par l'Agence nationale de sécurité (Nationale Security Agency, NSA) américaine de communications téléphoniques et internet aux États-Unis et à l'étranger, est recherché par Washington pour espionnage. Il encourt 30 ans de réclusion dans son pays.

Le jeune homme de 29 ans a quitté les États-Unis fin mai pour se réfugier à Hong Kong et se trouvait mardi en zone de transit à l'aéroport de Moscou, a révélé le président russe Vladimir Poutine, mettant fin à deux jours de spéculation sur sa localisation.

M. Snowden a fait des demandes d'asile auprès de plusieurs pays, dont l'Équateur et l'Islande, selon WikiLeaks. Son passeport a été révoqué par les États-Unis, mais il a quitté Hong Kong dimanche avec des papiers délivrés par l'Équateur, selon M. Assange.

Le président équatorien Rafael Correa a annoncé lundi que son pays étudiait la demande d'asile de M. Snowden.

L'Équateur a déjà accordé l'asile à M. Assange, lui-même réclamé par les États-Unis pour avoir publié en 2010 des centaines de milliers de documents diplomatiques confidentiels. Ce dernier est cependant réfugié depuis un an dans l'ambassade d'Équateur à Londres pour échapper à une demande d'extradition de la Suède dans une affaire d'agressions sexuelles présumées.

Très remonté contre Hong Kong, qui a laissé partir M. Snowden officiellement pour des raisons juridiques, Washington a demandé à Moscou de lui remettre l'ancien consultant de la NSA. Mais M. Poutine a exclu toute mesure dans ce sens, alors que les relations avec Washington se sont nettement tendues autour de cette affaire.

Les États-Unis ont pris contact avec l'Équateur

Les États-Unis ont pris contact avec l'Équateur au sujet de la demande d'asile déposée par Ewdard Snowden a annoncé mardi le ministre équatorien des Affaires étrangères, Ricardo Patiño.

«Le département d'État des États-Unis a envoyé un message au gouvernement d'Équateur, à notre ministère des Affaires étrangères à Quito, à propos de M. Snowden», ex-consultant de l'Agence nationale de renseignement américaine (NSA), a indiqué M. Patiño, dans une déclaration retransmise par la télévision équatorienne depuis le Vietnam, où il est en tournée.

«Comme il s'agit pour l'instant d'un message verbal, j'ai demandé qu'ils nous l'envoient par écrit, afin de pouvoir en tenir compte, au cours de l'examen de la demande d'asile de M. Snowden», a ajouté le chef de la diplomatie équatorienne.