Le séisme dévastateur au Japon il y a exactement deux ans avait été détecté depuis l'espace par un satellite, ont indiqué des chercheurs lundi.

Les équipements spéciaux à bord d'un satellite avaient pu capter les ondes sonores à très basse fréquence produites par le tremblement de terre de magnitude 9, selon leur étude publiée dans la revue américaine Geophysical Research Letters.

Le tsunami provoqué par le séisme a fait 19 000 morts et gravement endommagé la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, ce qui a forcé le déplacement de dizaines de milliers de personnes.

«Les infrasons atmosphériques émis à la suite du tremblement de terre ont provoqué des variations dans la densité de l'air» détectées par les instruments ultra-sensibles à bord du satellite «Gravity Ocean Circulation Explorer» ou  GOCE, de l'Agence spatiale européenne (ESA), ont indiqué les scientifiques.

Les tremblements de terre produisent des ondes sismiques qui se propagent à l'intérieur de la planète, mais quand ils sont puissants, ils font aussi vibrer la surface de la terre comme un tambour, ont-ils expliqué.

Ces vibrations produisent des sons très graves inaudibles à l'oreille humaine qui se déplacent à travers l'atmosphère.

Le satellite GOCE est conçu pour capter et enregistrer ces signaux, agissant comme un sismographe orbital.

Selon ces chercheurs, l'amplitude 9 de la secousse le 11 mars 2011 a produit une énorme ondulation dans l'atmosphère qui a provoqué une accélération des ondes.

«Ces perturbations ont produit des ondes acoustiques verticales d'une vélocité de 130 mètres par seconde», a précisé l'étude.

Le satellite a enregistré le premier signal alors qu'il survolait l'océan Pacifique environ 30 minutes après le séisme et 25 minutes plus tard au-dessus de l'Europe.

«Avec cet instrument, les sismologues peuvent commencer à regarder dans l'espace pour comprendre ce qui se passe à l'intérieur de la Terre», s'est réjoui Raphaël Garcia, de l'Institut de recherche en astrophysique et en Planétologie en France.