Les États-Unis et la Corée du Sud ont adopté mercredi un plan prévoyant une «dissuasion adaptée» face à la menace nucléaire posée par le Nord, ont annoncé les ministres américain et sud-coréen de la Défense, Chuck Hagel et Kim Kwan-jin.

Cet accord établit un «cadre stratégique» entre les deux alliés pour répondre à divers «scénarios de menaces nucléaires nord-corénnes» en temps de paix ou de guerre, affirment les deux pays dans un communiqué commun publié à l'issue de la 45e réunion consultative sur la sécurité.

Les deux pays n'ont pas fourni de détails sur les mesures prévues par cet accord, qui risque de provoquer l'ire de Pyongyang.

Il vise à fournir à la Corée du Sud une dissuasion «crédible, efficace et durable» face à son voisin du Nord, a plaidé le secrétaire américain à la Défense lors d'une conférence commune à Séoul.

Ce plan concerne non seulement la menace nucléaire mais toutes les armes de destruction massive du Nord, notamment ses armes chimiques, a-t-il expliqué.

La Corée du Nord pourrait disposer de près 5000 tonnes d'armes chimiques, soit cinq fois plus que la Syrie, selon des responsables sud-coréens de la Défense.

«Il ne doit y avoir aucun doute que l'emploi d'armes chimiques par la Corée du Nord serait totalement inacceptable», a-t-il mis en garde.

«Les États-Unis maintiennent l'engagement de recourir à tous leurs moyens militaires», y compris leurs systèmes de défense antimissile et leur parapluie nucléaire pour protéger le Sud, a ajouté le ministre américain.

De même, Washington s'engage à maintenir à son niveau actuel, soit 28.500 hommes, le nombre de militaires américains stationnés en Corée du Sud.

«Les États-Unis prennent ces engagements non seulement en raison de notre traité de défense mutuelle mais aussi parce que nous avons la conviction que la politique et les provocations de la Corée du Nord posent une menace grave à la stabilité régionale et la sécurité mondiale», a-t-il jugé.

Les deux pays ont par ailleurs décidé de «poursuivre leurs consultations sur la transition» du contrôle opérationnel de l'armée sud-coréenne en temps de guerre, a de son côté affirmé le ministre sud-coréen, Kim Kwan-jin.

Ce contrôle opérationnel prévoit qu'un général américain prenne la tête de l'armée sud-coréenne en cas de guerre avec le Nord.

Il doit être transféré à Séoul en 2015 mais la Corée du Sud a demandé qu'il soit à nouveau repoussé après le dernier cycle de tensions avec Pyongyang provoqué par son troisième essai nucléaire en février.