Le renseignement militaire américain juge que la Corée du Nord pourrait être en mesure de fixer une tête nucléaire sur un missile balistique, a affirmé jeudi un membre de la chambre des Représentants.

Le consensus des experts sur les capacités nucléaires nord-coréennes est que Pyongyang, qui a procédé à trois essais nucléaires, n'est pas à ce stade à un stade de miniaturisation de ces armes nucléaires permettant de les fixer sur un missile.

Mais jeudi, lors d'une audition du secrétaire à la Défense Chuck Hagel et du plus haut gradé américain, le général Martin Dempsey, un représentant républicain du Colorado, Doug Lamborn, a dévoilé un rapport du renseignement militaire américain, la Defense Intelligence Agency (DIA), suggérant le contraire.

«La DIA estime avec une assurance modérée que le Nord dispose d'armes nucléaires qui peuvent être fixées sur des missiles balistiques. Cependant leur fiabilité sera faible», a déclaré l'élu, citant ce rapport selon lui «terminé le mois dernier».

Cette étude est classifiée, mais ses conclusions ne le sont pas même si elles n'ont pas été rendues publiques, a-t-il plaidé.

«Je ne l'ai pas vu et comme vous dites, il n'a pas été rendu public, donc je ne souhaite pas le commenter», a affirmé le chef d'état-major interarmées, Martin Dempsey, qui était interrogé par l'élu sur ce rapport.

Sollicités par l'AFP, la DIA et le Pentagone n'avaient pas réagi dans l'immédiat.

Interrogé de son côté sur les capacités balistiques nord-coréennes, le chef du Pentagone Chuck Hagel a pour sa part soutenu que Pyongyang n'avait pas la capacité de frapper le territoire américain.

La Corée du Nord a déployé sur sa côte orientale deux missiles Musudan d'une portée théorique de 4000 kilomètres, mais jamais testés. Leur tir éventuel pourrait survenir autour du 15 avril, ou coïncider avec la visite à Séoul prévue vendredi du secrétaire d'État américain John Kerry et du secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen.

Obama appelle Pyongyang à renoncer à son «attitude agressive»

«Nous sommes tous les deux d'accord sur le fait que le temps est venu pour la Corée du Nord de mettre fin au type d'attitude agressive qu'elle a adoptée, et d'essayer de faire baisser la température», a affirmé M. Obama à l'issue de ses entretiens avec M. Ban dans le Bureau ovale.

«Personne ne souhaite voir un conflit se produire dans la péninsule coréenne, mais il est important pour la Corée du Nord, comme pour tous les autres pays dans le monde, d'observer des règles de base», a ajouté le président américain, en référence aux menaces quasi-quotidiennes du régime nord-coréen vis-à-vis notamment des États-Unis et de la Corée du Sud.

«Nous continuerons à essayer de résoudre certains de ces dossiers de façon diplomatique, même si, comme je l'ai indiqué au secrétaire général, nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour protéger nos ressortissants et honorer nos obligations relatives à nos alliances dans la région», a souligné M. Obama.

De son côté, M. Ban, se disant «profondément préoccupé (...) par les tensions en cours dans la péninsule coréenne», a appelé «les pays voisins, dont la Chine, qui pourraient avoir une influence sur la Corée du Nord, à exercer leur influence pour que cette situation soit résolue pacifiquement».

M. Ban, de nationalité sud-coréenne, a aussi salué la «réponse mesurée» des autorités américaines aux déclarations et mesures prises par le régime nord-coréen, ainsi que la solidarité de Washington avec Séoul.

La Corée du Nord, qui a multiplié les déclarations martiales ces derniers mois, a déployé sur sa côte orientale deux missiles Musudan d'une portée théorique de 4000 kilomètres mais jamais testés.

Leur tir éventuel pourrait survenir autour du 15 avril, ou coïncider avec la visite à Séoul, prévue vendredi, du secrétaire d'État américain John Kerry et du secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen.