Le soldat américain Bradley Manning, accusé de collusion avec l'ennemi pour avoir transmis à WikiLeaks des documents secrets, était «naïf et bien intentionné», et espérait en agissant ainsi «provoquer un débat mondial», a plaidé vendredi son avocat.

Le soldat Manning n'est pas un traître, comme l'affirme l'accusation, mais quelqu'un de «jeune, naïf et bien intentionné», qui a été choqué par ce qu'il a vu en Irak, où il était déployé, a argumenté David Coombs, alors que le procès en cour martiale du jeune soldat, entamé en juin, touche à sa fin à Fort Meade, une base militaire au nord de Washington.

Le jeune soldat de 25 ans est accusé de la plus grande affaire de fuites de documents classifiés de l'histoire américaine.

En donnant des documents classés secrets mis en ligne par WikiLeaks, il «espérait provoquer un débat mondial et (...) que les choses changeraient grâce à cela», a assuré son avocat.

L'avocat a demandé l'acquittement de Bradley Manning des chefs d'accusation d'espionnage, de fraude informatique et «d'aide à l'ennemi» qui pèsent sur lui, affirmant que le gouvernement avait construit cette affaire sur des «faits fictionnels».

Le jeune homme a reconnu être à l'origine des fuites de centaines de milliers de documents militaires et diplomatiques classifiés - ensuite mis en ligne sur le site internet de Julian Assange -, mais a plaidé non coupable des autres charges dont la plus grave, celle d'avoir aidé sciemment l'organisation terroriste Al-Qaïda, qui pourrait lui valoir la prison à vie.

A l'issue de l'audience de vendredi, la juge se retirera pour délibérer et devrait rendre son verdict dans les jours à venir, peut-être durant le week-end.

Viendront ensuite les audiences consacrées à la fixation de la peine elle-même. Ces audiences débuteront le 31 juillet, selon les autorités militaires.