Le fils d'Ariel Castro, l'homme accusé d'avoir séquestré et violé pendant une décennie trois jeunes femmes dans sa maison de Cleveland (Ohio), a estimé que la prison à vie était le juste châtiment pour son père.

La prison à vie «est la meilleure sentence possible», a affirmé Anthony Castro, 31 ans, dans une interview diffusée lundi par la chaîne NBC. Son père, Ariel Castro, «ne peut pas contrôler ses impulsions, il n'a aucun respect pour la vie humaine comme on l'a vu. Donc, passer le reste de sa vie derrière les barreaux est ce qu'il mérite (...) Il ne pourra plus jamais faire de mal à personne», a-t-il ajouté.

Ariel Castro, 53 ans, a plaidé coupable vendredi dernier en vertu d'un accord qui lui permettra, s'il est validé par le juge, d'échapper à la peine capitale. L'accord prévoit une peine de prison à vie sans possibilité de libération anticipée.

Il avait été arrêté début mai après qu'une de ses victimes, Amanda Berry, 27 ans, fut parvenue à s'enfuir de la maison où elle était retenue en compagnie des deux autres jeunes femmes, Michelle Knight, 32 ans, et Gina DeJesus, 23 ans. Avec elles vivait également la fille d'Amanda Berry, Jocelyn, âgée de six ans et née en captivité. Des analyses ADN ont confirmé qu'Ariel Castro était bien son père. Les trois jeunes femmes avaient été enlevées en 2002, 2003 et 2004.

Au cours de l'interview, le fils de l'ancien chauffeur de bus a indiqué n'avoir jamais rien remarqué dans la maison de son père, à l'intérieur de laquelle il entrait peu. «J'y suis allé plusieurs fois, la plupart du temps je restais dehors. Quand j'allais dedans, il me faisait passer par la porte arrière, on parlait dans la cuisine, pendant 15 ou 20 minutes».

Voir des portes fermées le surprenait peu : «Quand on vivait dans cette maison, les portes du sous-sol étaient fermées à clef, celle du grenier, les fenêtres étaient aussi fermées», a-t-il ajouté.

Le jeune homme a raconté avoir été sévèrement battu par son père dans son enfance, et avoir vu sa mère, depuis décédée, battue: «J'ai vécu dans un foyer plein de peur et de violence», a-t-il dit en s'estimant «peu surpris» de voir combien son père avait été violent vis-à-vis des jeunes femmes.

Quand il a appris la libération des jeunes filles, «j'étais extrêmement content, cette affaire de disparition avait été très suivie dans la ville, et puis tout de suite après, le nom de mon père, et sa photo, ont commencé à circuler, puis j'ai entendu l'enregistrement (d'Amanda Berry) parlant à la police dans lequel elle disait le nom de mon père, là c'est devenu réel et ça a été très dur», dit-il.

Le jeune homme a indiqué qu'il n'envisageait pas pour le moment d'aller voir son père, à qui «il n'a rien à dire»,  en prison : «Il a menti à sa famille ces dix dernières années, je ne lui fais pas confiance, je n'ai pas envie d'aller le voir et lui donner l'occasion de me voir et me mentir à nouveau».