Le nouveau premier ministre égyptien a déclaré jeudi à l'AFP qu'il n'exclurait pas une participation de certains Frères musulmans dans le gouvernement de transition, à condition qu'ils soient dûment qualifiés pour le poste.

Hazem Beblawi, nommé mardi, a indiqué qu'il réfléchissait toujours à la composition du gouvernement, une semaine après l'éviction du président déchu Mohamed Morsi, lui même issu de la confrérie.

«Je ne me préoccupe pas de l'appartenance politique», a-t-il déclaré à l'AFP par téléphone.

Si «quelqu'un est proposé par le Parti de la liberté et de la justice (PLJ, bras politique de la confrérie) et que cette personne est qualifiée pour le poste», sa nomination pourra être envisagée, a-t-il ajouté.

M. Beblawi a dit avoir «deux critères pour le prochain gouvernement: L'efficacité et la crédibilité».

«Jusque là je n'ai contacté personne», a-t-il ajouté, expliquant vouloir identifier les meilleurs candidats avant de leur demander de rejoindre le gouvernement.

«Je n'ai parlé à personne car je veux auparavant avoir une idée claire de qui je veux dans le gouvernement», a-t-il insisté.

Les Frères musulmans avaient rejeté mercredi une offre de participer au gouvernement, faisant valoir qu'ils ne «pactisent pas avec des putschistes», en référence à l'armée qui a déposé le 3 juillet le président Morsi, élu en juin 2012.

Mardi, un porte-parole de la présidence, Ahmed al-Muslimani, cité par l'agence officielle Mena, avait indiqué que M. Beblawi allait offrir «quelques postes» au PLJ au sein du gouvernement de transition.

Le gouvernement de Hazem Beblawi est censé rester en place jusqu'à l'élection présidentielle programmée au printemps 2014 par la feuille de route édictée par le président intérimaire Adly Mansour.

M. Beblawi, un économiste de 76 ans, avait servi comme vice-premier ministre et ministre des Finances pendant la première période de transition, après le départ d'Hosni Moubarak début 2011. Il avait démissionné pour protester après la répression par l'armée de manifestations de Coptes en octobre 2011, qui avait fait 20 morts parmi les chrétiens égyptiens.

Une fois son gouvernement formé, il devra s'atteler à la lourde tâche de redresser une économie mise à mal par la chute du tourisme, un effondrement des investissements étrangers et une chute de ses réserves de devises notamment, et dépend de l'aide inetrnationale.