Les Frères musulmans égyptiens ont dénoncé jeudi l'instauration d'un «État policier» en Égypte, au lendemain d'un coup d'État militaire qui a renversé le président Mohamed Morsi, issu de la puissante confrérie.

Dans le même temps, le «Front national de défense de la légitimité», qui regroupe les principales forces islamistes du pays, a appelé les partisans du chef d'État déchu à manifester en masse et «pacifiquement» pour un «vendredi du refus» contre «le coup d'État militaire».

«Les Frères musulmans rejettent la terreur de l'État policier qui a arrêté des figures de la confrérie et du parti (de la Liberté et de la Justice, PLJ, vitrine politique de la confrérie)», a indiqué le mouvement islamiste dans un communiqué.

M. Morsi et sa garde rapprochée sont détenus par l'armée. Le Guide suprême de la confrérie Mohamed Badie a été arrêté pour «incitation au meurtre de manifestants», son numéro 2 Khairat al-Chater est sous le coup d'un mandat d'arrêt, et le chef du PLJ, a également été arrêté.

La confrérie condamne en outre l'interruption de la diffusion de sa chaîne de télévision, coupée par les forces de sécurité mercredi soir.

Dénonçant une nouvelle fois «un coup d'État militaire contre la légitimité (du premier président démocratiquement élu du pays) et de la Constitution» adoptée l'an dernier par référendum, le mouvement dit refuser «de collaborer de quelque façon que ce soit avec l'autorité usurpée».

Le communiqué appelle enfin ses partisans à «la retenue», alors que des heurts entre pro et anti-Morsi ont fait une cinquantaine de morts depuis le 26 juin. Sept partisans du président déchu qui attaquaient un bâtiment de la sécurité ont péri lors d'affrontements avec les forces de l'ordre dans la nuit de mercredi à jeudi dans le nord-ouest du pays.

Quelques milliers de manifestants pro-Morsi étaient encore massés jeudi dans différents quartiers du Caire.

L'armée avait déployé mercredi ses blindés, bloquant les accès au rassemblement, mais une source militaire a affirmé jeudi à l'AFP que les manifestants pouvaient circuler librement.

Les forces de l'ordre procédaient toutefois à des fouilles, à la recherche d'armes, a constaté un journaliste de l'AFP.