Le chef de l'armée égyptienne a déclaré dimanche que les militaires avaient agi conformément à la volonté du peuple en écartant du pouvoir le président Mohammed Morsi.

Le général Abdel-Fattah el-Sissi a fait ces commentaires, les premiers depuis la destitution de M. Morsi, alors que les partisans de ce dernier se préparent à tenir lundi une nouvelle série de manifestations afin d'exiger le retour du président déchu.

Dimanche, le procureur en chef de l'Égypte a également gelé les actifs de Mohammed Badie, le leader des Frères musulmans, et d'au moins 13 autres hauts dirigeants du groupe dont Mohammed Morsi est issu.

Toujours dimanche, le secrétaire d'État adjoint des États-Unis, William Burns, est arrivé au Caire pour un séjour de deux jours durant lequel il rencontrera des membres du gouvernement intérimaire ainsi que de la société civile et du monde des affaires. Il s'agit de la première visite d'un représentant américain depuis que M. Morsi a été déposé.

Le renversement du premier président démocratiquement élu de l'Égypte le 3 juillet a été vivement critiqué par la communauté internationale, qui craint que cet incident ne nuise aux efforts du pays pour devenir une démocratie dans la foulée du soulèvement populaire qui a entraîné la chute du leader autocratique Hosni Moubarak en 2011.

M. El-Sissi a déclaré que le Conseil suprême des forces armées avait respecté les résultats de l'élection de 2012, qui avait permis à Mohammed Morsi d'accéder au pouvoir avec une faible majorité, et avait essayé de se tenir loin de la scène politique. Mais il a affirmé que les militaires n'avaient pu rester à l'écart alors que des millions d'Égyptiens manifestaient pour exiger la démission du leader islamiste, soupçonné d'abuser de son pouvoir.

Par ailleurs, le président par intérim de l'Égypte, Adly Mansour, a fait prêter serment dimanche au nouveau vice-président intérimaire, le réformiste Mohammed El-Baradei, renforçant ainsi le rôle des progressistes au sein du gouvernement.

M. El-Baradei s'est affirmé comme l'un des chefs du mouvement d'opposition contre Mohammed Morsi. L'homme de 71 ans, qui a reçu le prix Nobel de la paix pour son travail à la tête de l'Agence internationale de l'énergie atomique, est revenu en Égypte il y a deux ans pour participer au renversement de Moubarak.