Les États-Unis et de nombreux pays ont exprimé leur inquiétude mercredi soir après la destitution par l'armée égyptienne du président Mohamed Morsi tout en souhaitant à l'Égypte un rapide retour au processus démocratique.

Le président américain Barack Obama, qui s'est dit «profondément inquiet» quelques heures après la destitution du président Morsi par l'armée, a ainsi appelé à l'élection rapide d'un nouveau gouvernement civil en Égypte.

Barack Obama a par ailleurs annoncé qu'il allait demander aux agences et ministères concernés d'étudier les «implications» légales de la nouvelle situation pour l'aide que Washington verse annuellement à l'Egypte - et qui, en vertu de la loi américaine, ne peut aller vers un pays où un coup d'État a eu lieu. Washington a aussi ordonné l'évacuation de son ambassade au Caire.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a estimé mercredi «préoccupante» l'intervention de l'armée pour renverser le président egyptien Mohammed Morsi, tout en jugeant les revendications des manifestants égyptiens «légitimes».

«Il sera donc essentiel de renforcer rapidement l'ordre civil en accord avec les principes de la démocratie», a-t-il ajouté.

L'Union européenne a appelé de son côté toutes les parties en Égypte à «retourner rapidement au processus démocratique», notamment par la tenue de nouvelles élections présidentielles, après le renversement du président islamiste démocratiquement élu Mohamed Morsi.

Le Royaume-Uni a appelé au calme en Égypte après l'éviction par l'armée du président égyptien Mohamed Morsi. Il a évité de parler d'un «coup d'État», tout en se prononçant contre l'intervention de l'armée pour changer le régime.

En dépit de son inquiétude à propos des évènements de mercredi en Égypte, le Royaume-Uni appelle toutes les parties à «montrer l'aptitude à diriger et la vision nécessaires pour restaurer et renouveler la transition démocratique de l'Égypte».

La France a pris «acte» de l'annonce en Égypte de nouvelles élections, a déclaré le chef de la diplomatie française Laurent Fabius.

La France «souhaite que les échéances soient préparées dans le respect de la paix civile, du pluralisme, des libertés individuelles et des acquis de la transition démocratique, afin que le peuple égyptien puisse choisir librement ses dirigeants et son avenir», a-t-il ajouté.

Le Canada a appelé à «un dialogue constructif» entre toutes les parties en Égypte après le renversement par l'armée du président islamiste démocratiquement élu Mohamed Morsi.

«Le Canada exhorte toutes les parties en Égypte (au) calme, à éviter la violence et à s'engager dans un dialogue constructif», a dit Rich Roth, porte-parole du ministre des Affaires étrangères dans un courriel à l'AFP

Le roi Abdallah d'Arabie saoudite a félicité le nouveau dirigeant égyptien, Adly Mansour, appelé à diriger la transition politique dans son pays après la mise à l'écart par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi.

Dans un télégramme, cité par l'agence officielle Spa, le roi s'adresse à M. Mansour, actuel président de la Cour constitutionnelle, comme «le président de la République arabe d'Égypte soeur», avant même sa prestation de serment.

Le Soudan a fait savoir qu'il espérait que «la paix et la stabilité prévalent» dans son pays «frère» l'Égypte, a indiqué l'agence Suna.

Le gouvernement brésilien s'est dit «préoccupé» par la «grave situation» en Égypte et appelé à un dialogue sans violence pour une solution intistutionnelle de la crise.

Enfin, Amnesty International a lancé un appel à l'armée égyptienne pour qu'elle «fasse tout ce qui est en son pouvoir pour préserver les droits de l'homme et la sécurité de chacun en Égypte quelles que soient ses opinions politiques».