La Cour suprême indienne a accepté mardi de réétudier la loi pénalisant l'homosexualité, suscitant l'espoir des associations gaies et lesbiennes d'obtenir l'abrogation de cette législation remontant au XIXe siècle.

Les juges ont accepté d'examiner une requête contestant l'arrêt de cette même Cour qui avait, en 2013, jugé légal l'article du Code pénal permettant d'incarcérer les homosexuels.

«Nous pensons que c'est un sujet important qui doit être étudié en formation constitutionnelle», a dit son premier président T.S. Thakur. «Nous allons constituer une formation de cinq juges pour étudier la question».

Des membres de la communauté gaie, certains portant une écharpe arc-en-ciel, ont applaudi et fêté cette décision devant le palais de justice.

«C'est un premier pas dans la bonne direction. Nous sommes encore loin du but, mais cela va dans le bon sens», a dit Manish Malhotra, un défenseur des droits des homosexuels.

Un autre militant, Dhrubo Jyoti, craignait que la requête soit rejetée dès ce mardi. «Nous espérons que les honorables juges vont l'étudier et garantir nos droits constitutionnels».

Cette décision est le dernier épisode d'une longue bataille entre l'Inde conservatrice et religieuse, et la communauté gaie et lesbienne, à propos d'une loi rédigée par les Britanniques en 1860.

La Haute Cour de Delhi avait légalisé l'homosexualité il y a six ans, en estimant que la loi contrevenait aux droits fondamentaux des Indiens.

Cette décision avait donné de l'espoir à la communauté gaie, qui avait alors commencé à militer publiquement contre la discrimination et la violence dont elle est victime.

Mais la décision de la Cour suprême de rétablir l'interdiction en 2013, estimant qu'un changement de la loi était du ressort du législateur, lui a donné un nouveau coup d'arrêt.

Les poursuites visant des homosexuels sont rares en Inde, mais les militants soulignent que cette disposition est utilisée par la police pour harceler et menacer la communauté gaie. Faire de l'homosexualité un crime rend les homosexuels vulnérables aux tentatives de chantage, selon eux.