Une importante activité minière illégale a été détectée dans une région forestière de Colombie où la justice enquête sur les décès de 37 enfants victimes d'un empoisonnement présumé au mercure, a-t-on annoncé jeudi de source officielle.

Le bureau du Défenseur du peuple, entité publique chargée de la protection des droits de l'homme, « a constaté une importante activité minière illégale dans le Choco (département du nord-ouest), où la Cour constitutionnelle a alerté sur la mort de 37 enfants », selon un communiqué.

« Ainsi qu'il l'a averti dès juin 2014, le Défenseur du peuple a constaté une fois de plus les effets dévastateurs de l'activité minière illégale dans le département du Choco », ajoute le texte.

La Cour constitutionnelle a accepté mercredi une requête des représentants de communautés indigènes et afro-américaines du Choco contre l'État colombien, à la suite du décès de 37 enfants et de l'intoxication de 64 autres, victimes en 2013 et 2014 de maladies présumées liées au mercure, qui est utilisé dans les mines.

La Cour a également ordonné une enquête sur l'impact de l'activité minière et de l'exploitation forestière sur l'environnement dans la municipalité de Quibdo ainsi que dans la vallée de la rivière Atrato et ses affluents.

Le Défenseur du peuple avait en 2014 lancé une alerte d'urgence humanitaire en raison de « la situation critique des droits de l'homme dans le Choco du fait de l'impact de l'activité minière illégale et des affrontements entre bandes criminelles ».

Selon les dernières statistiques officielles disponibles datant de 2012, l'activité minière légale représente 2,3 % du PIB colombien. Mais la moitié des sites miniers du pays sont exploités clandestinement et servent de source de financement aux groupes armés illégaux.