La présidente argentine Cristina Kirchner a évoqué mardi la revendication de son pays sur les Malouines devant le Conseil de sécurité de l'ONU à New York, à l'occasion d'un débat qu'elle présidait.

«Il ne s'agit pas d'un caprice», a affirmé la présidente devant un parterre de ministres latino-américains qui assistaient au débat, dont le thème officiel était la coopération entre l'ONU et les organisations régionales.

«Nous disons simplement que nous voulons que soit appliquée la résolution des Nations unies et que les deux pays (l'Argentine et le Royaume-Uni) se rencontrent et discutent», a-t-elle souligné.

Elle faisait référence à la résolution 2065 adoptée en 1965 par l'Assemblée générale de l'ONU et appelant à des discussions entre Londres et Buenos Aires sur l'archipel contesté des îles Malouines.

«Je ne souhaite pas déclencher une polémique», a cependant ajouté Mme Kirchner.

L'Argentine continue de réclamer la souveraineté sur cet archipel de l'Atlantique Sud, sous contrôle britannique depuis 1833 et enjeu d'une guerre-éclair entre les deux pays en 1982.

La question des Malouines a suscité depuis deux ans un regain de tension entre Londres et Buenos Aires.

L'Argentine réclame l'application de la résolution de l'ONU qui appelle au dialogue bilatéral pour résoudre le conflit, mais le Royaume-Uni insiste de son côté sur le droit à l'autodétermination des habitants des Malouines.

Après le discours de Mme Kirchner, l'ambassadeur britannique à l'ONU Mark Lyall Grant a déclaré à la presse que «l'opinion de la population des Malouines ne pouvait pas être ignorée», rappelant que les habitants avaient opté «à une écrasante majorité» pour que l'archipel reste un territoire britannique, lors d'un referendum en mars dernier. «Il ne pourra y avoir de discussion sur la souveraineté des îles (Malouines) que si et quand leurs habitants le souhaiteront», a-t-il affirmé.

L'Argentine assume en août la présidence tournante du Conseil de sécurité et à ce titre Mme Kirchner avait été conviée à présider mardi ce débat général, auxquels sont traditionnellement invités des pays non-membres du Conseil. Une dizaine de ministres des Affaires étrangères de pays latino-américains avaient fait le déplacement dont Cuba, le Brésil, l'Uruguay, le Pérou, le Chili ou le Venezuela.

Mme Kirchner a, à cette occasion, aussi souhaité une réforme du mode de fonctionnement du Conseil de sécurité, en particulier le droit de veto dont jouissent ses cinq membres permanents, dont le Royaume-Uni.

«Quand la gestion des conflits implique le droit de veto, il est plus difficile, et parfois impossible, de parvenir à une résolution», a-t-elle constaté.

«Nous  pensons qu'il est nécessaire de revoir la manière de fonctionner de l'ONU en général, et du Conseil de sécurité en particulier, pour s'adapter à une autre logique» après la fin de la Guerre froide. «On ne peut pas s'attaquer aux problèmes d'un monde nouveau avec de vieux instruments et de vieilles méthodes», a-t-elle insisté, en plaidant pour la recherche du consensus.