Des milliers de médecins égyptiens ont organisé une rare manifestation, vendredi, pour dénoncer la violence policière après que deux d'entre eux aient apparemment été battus par des policiers dans un hôpital du Caire.

Un syndicat médical a menacé de déclencher une grève partielle si les deux policiers ne sont pas accusés et qu'aucune mesure n'est prise pour protéger le personnel soignant de l'intimidation.

De telles manifestations publiques sont rares sous le régime du président Abdel-Fattah el-Sissi. La dissidence a été réduite au silence et des milliers de militants islamistes jetés en prison depuis qu'il a pris le pouvoir.

La manifestation a été organisée après que deux médecins aient apparemment été agressés le 28 janvier à l'hôpital Matariya, au Caire. L'incident aurait débuté quand un médecin a déterminé que la coupure subie au front par un policier n'était pas suffisamment grave pour nécessiter des points de suture. Ce policier et un collègue auraient alors attaqué les deux médecins et dégainé leurs armes pour menacer le personnel.

Des renforts arrivés d'un commissariat voisin se seraient joints aux deux policiers. Les deux médecins auraient été emmenés au commissariat et l'un d'eux aurait été brutalisé en chemin.

Le procureur général a ouvert une enquête dans cette affaire. Neuf policiers ont été interrogés et deux arrêtés mercredi. Tous ont été relâchés jeudi et l'enquête se poursuit.

Des avocats avaient déclenché une grève en novembre après qu'un de leurs collègues soit mort entre les mains de la police. Le président el-Sissi avait alors présenté ses excuses.