Plusieurs centaines de manifestants ont défilé vendredi à Khartoum à l'appel d'organisations islamistes pour protester contre la répression sanglante des partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi en Égypte, pays frontalier du Soudan, selon un correspondant de l'AFP.

Quelque 500 personnes se sont rassemblées devant le palais présidentiel, brandissant des portraits de M. Morsi et le drapeau égyptien.

«Sissi: agent israélien et américain», ont-ils scandé, en référence au général Abdel Fattah al-Sissi, le commandant de l'armée qui a destitué le 3 juillet M. Morsi après des manifestations de masse réclamant son départ, un an après son élection.

Près de 600 personnes, essentiellement des partisans de M. Morsi, ont été tuées mercredi quand les forces de l'ordre ont dispersé leurs rassemblements au Caire et dans les violences qui s'en sont suivies à travers le pays. Ce coup de force a suscité des condamnations à travers le monde.

«Où est la CPI ?», scandaient les manifestants à Khartoum, faisant référence à la Cour pénale internationale de La Haye.

Le président soudanais, Omar el-Béchir, fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale pour génocide au Darfour (ouest du Soudan), en proie à une guerre civile et des violences depuis 2003.

La police anti-émeutes n'est pas intervenue pour disperser les manifestants, contrairement à ce qu'elle fait habituellement.

Parmi les manifestants figuraient des Égyptiens résidant au Soudan ainsi que des membres du Mouvement islamique, lié au gouvernement soudanais.

M. Morsi, un membre des Frères musulmans, avait été élu en juin de l'année dernière après un soulèvement ayant mis fin en février 2011 à 30 ans de règne de Hosni Moubarak.

Le régime Moubarak a entretenu pendant plusieurs années des relations tendues avec Khartoum.

M. Morsi a effectué en avril une visite au Soudan, qui l'avait qualifiée d'«historique en raison des relations stratégiques profondes entre les peuples des deux pays».