La compagnie gérante de la centrale accidentée de Fukushima a indiqué avoir décelé une petite quantité de césium dans des prélèvements effectués dans l'océan Pacifique en dehors du port de la centrale accidentée Fukushima Daiichi, ce qui jette un doute sur les propos du gouvernement.

Selon des documents mis à jour lundi, Tokyo Electric Power (Tepco) a mesuré une teneur de 1,6 becquerel de césium 137 par litre d'eau de mer prélevée le 18 octobre à 1 km de la centrale.

La compagnie ne sait pas précisément quelle est la cause de cette hausse de la radioactivité, mais précise n'avoir rien trouvé dans les autres prélèvements effectués à des emplacements différents, ce qui atténue les craintes de propagation.

Ce niveau est certes inférieur à la limite pour l'eau à boire qui est de 10 becquerels par litre selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), mais il jette un doute sur les dires du premier ministre japonais, Shinzo Abe.

Ce dernier a en effet assuré devant le Comité international olympique (CIO) début septembre et à maintes reprises depuis que les effets de la radioactivité étaient «bloqués dans les 0,3 km2 du port de la centrale». Or, le point de prélèvement où a été décelé ce césium radioactif pour la deuxième fois (1,4 becquerel/litre y avait été mesuré le 8 octobre), est situé en dehors de cette aire.

Par ailleurs, l'Autorité de régulation nucléaire a pour sa part dit qu'elle allait étendre les mesures de radioactivité en haute mer, avec 60 nouveaux points dans une zone située entre 1000 et 3000 kilomètres de la centrale, à raison de quatre campagnes de mesures par an, dont la première devrait avoir lieu d'ici au printemps prochain.

Jusqu'à présent des mesures régulières sont réalisées à proximité de la centrale et dans une bande située à 300 km.

De plus, selon le quotidien Yomiuri, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a accepté la proposition du gouvernement nippon de procéder également à des contrôles de radioactivité dans l'océan Pacifique.

Une mission de l'organisme onusien devrait venir au Japon fin novembre pour étudier dans un premier temps quelles sont déjà les mesures effectuées par l'Autorité de régulation et la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco).

À partir de ce constat, l'AIEA réfléchira aux moyens les plus appropriés pour lancer une campagne de contrôles qui pourrait débuter en janvier 2014, selon le journal.

Le gouvernement nippon espère que les études menées par un organisme international auront plus de poids auprès du public et des gouvernements étrangers que ceux effectués uniquement par des organismes japonais.