Un malheur ne vient jamais seul. La fumée d'incendie en provenance du nord du Québec qui brouille actuellement l'air à Montréal devrait se dissiper un peu ce soir... mais pour mieux faire place à de l'air pollué et humide en provenance des États-Unis. Résultat: Montréal et le sud du Québec risquent d'être enveloppés de smog toute la semaine.

«C'est assez rare qu'on voie des épisodes de smog durer si longtemps, commente André Cantin, d'Environnement Canada. Mais actuellement, les conditions sont réunies pour que ça dure jusqu'à la fin de la semaine.» 

Des Laurentides au Bas-Saint-Laurent en passant par Montréal et Québec, une bonne partie de la province subit actuellement les contrecoups des feux de forêt qui font rage dans le nord du Québec. Trois grands brasiers - l'un dans le sud-est de la Baie-James, l'un au Labrador et l'autre à l'est du réservoir Manicouagan - génèrent d'épais nuages de fumée, qui sont poussés vers les régions les plus peuplées de la province par des vents du nord-est. 

À Montréal, les particules fines dans l'air ont fait bondir l'indice de qualité de l'air entre 100 et 125, aujourd'hui, bien au-delà du seuil de 50 à partir duquel l'air est jugé mauvais. 

Le Directeur de la santé publique de Montréal recommande aux gens qui souffrent de maladies chroniques pulmonaires ou cardiaques de réduire leurs activités extérieures. Il est possible que les gens en santé souffrent de toux ou d'irritations aux yeux, à la gorge et au nez. 

Les vents devraient s'atténuer pendant la nuit, puis repartir en direction contraire. Ils cesseront donc d'amener de la nouvelle fumée d'incendie, mais les Québécois n'en seront pas quitte pour autant. Les vents du sud-ouest pousseront de l'air chaud, humide et pollué en provenance de l'Ontario et des États-Unis vers le Québec, ce qui contribuera à maintenir la mauvaise qualité de l'air. 

«La fumée qui avait été poussée au sud-ouest va revenir, et on va se retrouver avec un mélange de polluants et de particules fines», explique André Cantin, d'Environnement Canada. 

Les rares averses prévues cette semaine ne seront pas suffisantes pour rabattre la pollution au sol et nettoyer l'air. 

Ceux qui se rendent au travail à vélo ou à pied et sont en santé devraient-ils reconsidérer leur choix? Surtout pas, dit le Directeur de la santé publique (DSP) de Montréal, à moins qu'ils souffrent de maladies pulmonaires ou cardiaques. 

«Pour ne pas rajouter au problème, on suggère de limiter l'usage de la voiture, dit Karine Price, toxicologue au DSP. Il faut aller vers les transports actifs ou collectifs.»