La Jordanie, un des 10 pays les plus arides au monde, a annoncé qu'elle commencerait ce mercredi à minuit à pomper un aquifère vieux de 300 000 ans, dans le sud du pays, pour répondre aux besoins de la capitale et d'autres villes.

«Un pompage expérimental d'eau des puits de l'aquifère de Disi commencera à minuit mercredi», a indiqué le ministre de l'Eau et de l'Agriculture, Hazem Nasser, à l'agence de presse officielle Petra.

Ce projet lancé de longue date, d'un coût de 990 millions de dollars, vise à extraire 100 millions de mètres cubes d'eau par an de l'aquifère de Disi, situé à 325 km au sud d'Amman.

Selon le ministère, la Jordanie, constituée à 92% de désert, aura besoin d'1,6 milliard de m3 d'eau par an pour répondre aux besoins du pays d'ici 2015, alors que la population, de 6,8 millions d'habitants actuellement, connaît une croissance de 3,5% par an.

«Le pompage va contribuer à régler les problèmes d'eau d'Amman en une semaine, alors que d'autres villes verront une amélioration de l'approvisionnement en eau d'ici un mois», a promis le ministre.

Une étude conclue en 2008 par l'université de Duke, aux États-Unis, montrait que l'eau de Disi contenait 20 fois plus d'éléments radioactifs que le niveau considéré comme sûr, notamment du radium qui pourrait provoquer des cancers.

Mais le gouvernement jordanien a plusieurs fois balayé ces inquiétudes.

«Le pays souffrira encore d'une pénurie chronique, qui a été aggravée par l'afflux de réfugiés syriens», a souligné le ministre.

Selon Amman et l'ONU, le royaume hachémite accueille quelque 500 000 réfugiés syriens ayant fui les violences dans leur pays.