Le ministre des Ressources naturelles, Joe Oliver, s'est défendu de vouloir minimiser la menace climatique, hier, et a affirmé qu'il s'agit d'un problème «urgent».

Devant un comité parlementaire, le ministre a dû répondre aux critiques de l'opposition, qui lui a reproché les propos qu'il a tenus la semaine dernière en entrevue éditoriale à La Presse. Le ministre a alors avancé que les craintes au sujet du réchauffement climatique commencent à s'estomper et que, selon des scientifiques, elles sont «exagérées».

Sommé de se «rétracter» par le député néo-démocrate Peter Julian, le ministre a indiqué qu'il n'a jamais remis en question la gravité de la menace climatique. Il voulait plutôt illustrer la complexité de la science climatique. «J'ai dit à répétition que je considère que c'est un problème important, a affirmé M. Oliver. La science du climat est complexe.»

»Un problème urgent»

En point de presse, le ministre a affirmé que son gouvernement prend très au sérieux les changements climatiques. «J'ai été très explicite, je considère que c'est un problème urgent, a-t-il affirmé. Et les sources que j'ai citées considèrent que c'est un problème urgent.»

Ses explications n'ont guère convaincu le député Julian, qui est critique du Nouveau Parti démocratique en matière de ressources naturelles. «Ses commentaires étaient très clairs, a-t-il déclaré. Ce qu'il essayait de faire, c'est d'insinuer que ce n'est pas urgent, que c'est exagéré et que les Canadiens ne sont pas préoccupés.»

Le député libéral Ted Hsu estime pour sa part que la politique du gouvernement en matière d'environnement risque de nuire à l'économie canadienne. Il cite en exemple le projet Keystone XL, qui permettrait d'acheminer du pétrole des sables bitumineux vers les États-Unis, et que le président Barack Obama étudie.

«N'est-il pas embarrassant pour la première ministre de l'Alberta, lorsqu'elle va à Washington, de devoir composer avec le fait que le Canada perd des dizaines de millions de dollars en revenus parce que le président Obama n'a pas la licence sociale d'approuver ce pipeline, car nous n'avons pas fait assez pour contrer les changements climatiques?»