Le plus gros fonds souverain au monde, le fonds de pension public norvégien, a révélé jeudi s'être désengagé de 73 entreprises en 2015, jugeant leur impact social ou environnemental néfaste à leur rentabilité.

Le rapport annuel du fonds ayant trait à «l'investissement responsable» ne divulgue pas le nom des entreprises. Mais il montre qu'il s'agit principalement de producteurs de charbon ou d'énergéticiens utilisant ce combustible, de producteurs de ciment, de compagnies minières dont l'activité affecte les ressources en eau, et d'entreprises de construction et de travaux publics.

«Nous souhaitons quantifier le risque dans nos investissements», a déclaré le patron du fonds, Yngve Slyngstad, dans un communiqué.

«Nous attendons des entreprises qu'elles communiquent l'impact de leurs activités sur leur environnement et les facteurs qui pourraient avoir un effet sur leur rentabilité à long terme», a-t-il dit.

Ces désinvestissements portent à 187 le nombre d'entreprises dont le fonds s'est désengagé ces quatre dernières années pour des considérations purement financières, lesquelles intègrent de plus en plus les risques sociaux et environnementaux.

Ils sont indépendants des désengagements éthiques auxquels le fonds peut aussi se livrer, sur la base des recommandations faites par un conseil consultatif spécialisé.

Il lui est en effet interdit d'investir dans les groupes coupables de violations des droits de l'homme, les fabricants d'armes nucléaires ou «particulièrement inhumaines» ou encore les producteurs de tabac, quelle que soit leur rentabilité.

À ce titre, près de 70 groupes, nommément désignés, ont été exclus de son portefeuille, y compris des géants comme Airbus, Boeing, Lockheed Martin, Rio Tinto, Philip Morris, British American Tobacco, Daewoo et Walmart.

Investisseur dans plus de 9000 entreprises, le fonds pèse 6892 milliards de couronnes (1108 milliards de dollars), et est vu comme l'un des plus avant-gardistes sur les questions d'éthique dans la finance.