«L'insécurité» entourant le futur régime des redevances a fait perdre «au bas mot» 700 emplois miniers au Québec, croit le député libéral Jean D'Amour.

Le libéral doit être «atteint du syndrome d'aveuglement partisan pour ignorer» la fin du boom minier qui explique ces pertes d'emploi, a réagi la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet. D'avril à novembre 2012, 4000 emplois miniers ont été perdus en Australie et 17 000 aux États-Unis, a-t-elle rappelé.

M. D'Amour, qui revient d'une tournée dans les régions ressources, dit avoir constaté que l'incertitude sur la réforme du régime des redevances plombe l'industrie. «Forage Orbite Garant a perdu 600 employés sur les 1200 au cours des derniers mois. InnovExplo a perdu le quart de ses travailleurs et a mis aux oubliettes un projet de transfert de son siège social à Val-d'Or, un projet de 4 millions de dollars. Et il y a QMX qui a rencontré ses employés, les employés qui ont dû faire des concessions sur leurs avantages sociaux»,a-t-il rapporté.

Mais ces décisions résultent-elles, au moins en partie, des fluctuations du prix des métaux? «Oui, il y a la question du prix des métaux, a-t-il répondu. Raison de plus pour agir de façon responsable et rapide (en annonçant un régime de redevances qui n'exige pas trop des minières).»

M. D'Amour croit que d'autres pertes d'emplois sont à prévoir. Il avance le chiffre de 2500 emplois.  «Je n'ai pas sorti ça d'une boîte de céréales hier matin en disant: bon, ça va être 2500. On a parlé à tout le monde de l'industrie», raconte-t-il.

Il ne croit pas que les minières noircissent la situation pour convaincre le gouvernement Marois de ne pas adopter un régime trop punitif. «Pensez-vous que des entreprises qui sont en bourse ont avantage à sortir publiquement et dire que ça va mal, et dire que leurs activités sont compromises alors qu'elles ont derrière elles des actionnaires qui les surveillent ? », a-t-il lancé.

La première ministre Pauline Marois a rappelé que le nouveau régime de redevances s'appuiera sur quatre principes: «le niveau des redevances (doit) augmenter, le minerai extrait doit générer directement des redevances dans tous les cas, les projets les plus rentables doivent générer plus de redevances, et la transformation doit être encouragée au Québec.»

Alors que les négociations de dernière minute se poursuivent, plusieurs minières préviennent qu'elles ne pourraient pas verser plus de 40 millions de dollars additionnels à l'État sans compromettre leurs investissements https://goo.gl/PynrS. En campagne électorale, le Parti québécois voulait que les minières paient près de 400 millions de plus par année. C'est deux fois plus que le niveau actuel. On sait que le gouvernement péquiste proposera un régime hybride. Le Forum organisé sur la question a montré qu'aucun consensus n'était possible entre l'industrie et les environnementalistes. Québec devra trancher.