En cette époque où le droit des patients prime, que fait-on du droit fondamental des travailleurs de la santé de pouvoir exercer leur profession dans un milieu sécuritaire ?

Je suis médecin psychiatre. Mon métier consiste à soigner les gens souffrant de maladies mentales et certains présentent parfois un potentiel de dangerosité. Ironiquement, le lendemain de l'excellent reportage Des soins aux poings, j'ai été agressée violemment par un patient à la clinique externe de psychiatrie. Ce reportage mettait en lumière le risque accru d'être victime de violence dans le milieu de la santé. Selon les études, il serait 16 fois plus important que pour un gardien de prison ou un policier ! Pourtant, aucune mesure n'est mise en place pour assurer notre sécurité.

Lors de l'agression vécue, les dispositifs de sécurité et les mesures d'urgence promis par les hautes instances n'ont pas été activés.

Il semble que leur bon fonctionnement n'ait jamais été vérifié. Ce n'était pas la priorité de l'hôpital et les restrictions budgétaires ne nous permettaient pas d'avoir un simple bouton panique sous notre bureau.

Vous pouvez sans doute sentir ma colère devant cette « fausse sécurité » dans laquelle nous exerçons notre profession et le peu d'importance accordée à ce besoin fondamental.

J'exhorte les directions d'établissement, la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) et le ministre Barette à se pencher sur la question et à en faire une priorité.

Faut-il attendre que se produise l'impensable pour faire bouger les choses ?