L'augmentation des tarifs d'Hydro-Québec est compréhensible dans une certaine mesure. Cependant, les raisons invoquées pour justifier ces augmentations sont des plus farfelues.

Accuser la technologie éolienne d'en être la cause est une supercherie pour masquer l'ensemble des bévues que les dirigeants d'Hydro-Québec ont accumulées ces dernières années. Les millions de dollars accordés à des entreprises multinationales, les rachats d'électricité à des tarifs exorbitants accordés à des producteurs privés d'électricité, le refus de développer une filière nationale d'énergie éolienne et un manque de vision stratégique dans le développement des ressources renouvelables sont les vraies raisons de l'enlisement de notre société d'État vers une situation déficitaire et non concurrentielle.

Grâce à l'appui financier du gouvernement Harper, Terre-Neuve pourra exporter l'énergie du Labrador vers les États-Unis grâce à une ligne de transport électrique sous-marine. Bientôt, le Québec ne sera plus aussi concurrentiel avec ses tarifs d'électricité réduits. Déjà, l'industrie lourde et les alumineries quittent le Québec pour d'autres endroits plus rentables. La découverte récente de ressources pétrolières dans le fleuve Saint-Laurent a déjà suscité des réactions chez nos voisins de l'Ouest canadien. En inversant le débit du pipeline d'est-ouest pour ouest-est, l'Ouest canadien et Stephen Harper vont s'assurer que le Québec ne puisse pas accéder au marché pétrolier de l'Ouest et du centre du Canada et des États-Unis. De plus le Québec aura un bilan en tonnes de CO2 fortement augmenté par l'utilisation des sables bitumineux.

La gestion de notre société d'État est telle que l'ex-premier ministre Jean Charest l'a souhaitée: mauvaise et déficitaire. Surtout, elle apparaît aux yeux du public comme l'exemple d'une société publique qui devrait être privatisée. Cette technique de sabordage a été appliquée dans plusieurs secteurs gouvernementaux au Québec, dont ceux de la santé et des travaux publics.

C'est pourquoi je recommande au gouvernement de changer immédiatement les directions de la société Hydro-Québec et de ses filiales; de développer elle-même la filière éolienne - le nord du Québec est probablement l'endroit le plus propice au monde pour déployer cette technologie; de faire tout en son pouvoir pour éviter l'inversion du pipeline Enbridge; et de rouvrir les contrats secrets que les dirigeants d'Hydro-Québec ont conclus avec des multinationales.