Consterné par la nouvelle et sidéré par les images en boucle montrant des scènes apocalyptiques, j'étais, comme ancien résident de Lac-Mégantic, sans paroles et bouleversé d'émotions. Cette magnifique petite ville où j'ai grandi avec toute ma famille était tout à coup transformée en volcan destructeur.

Ayant encore de la famille et beaucoup d'amis, l'inquiétude me rongeait, d'autant plus que les services téléphoniques ne fonctionnaient plus.

Durant les premières heures, on soupçonnait déjà le pire. Pour ma part, j'ai appris rapidement que la maison paternelle où nous avions grandi avait été complètement rasée. Heureusement, mon ami M. L. Leclerc, qui habite maintenant notre ancienne maison, s'en est sorti indemne (sauf un petit pansement au front) grâce à «Puce son petit chien, qui l'a réveillé juste à temps».

Et puis le bilan des disparus nous a été communiqué. Plusieurs connaissances s'y retrouvent. Ce train qui, dans mon enfance, était porteur de joies tant par ses vieilles locomotives à vapeur, leur panache et leur cri langoureux, est devenu dans une seule nuit transporteur de malheurs. Cette locomotive en flammes dans la nuit se dirige sans conducteur vers un déraillement effroyable en plein milieu de ma belle ville en fête et endormie. Ce sinistre train a semé l'effroi, la mort et la destruction.

Au lendemain de ce sinistre, mes pensées encore mélangées accompagnent tous mes concitoyens. Mon affection entoure tous ceux et celles qui ont perdu parents ou amis. Je suis avec vous de tout coeur.

Bravo aux travailleurs professionnels et bénévoles qui font un travail gigantesque. Bon courage à mon amie la mairesse Colette Roy-Laroche, qui fait preuve d'une détermination et d'un courage exemplaire et très inspirant.