Lorsque Dave Hilton junior est sorti de prison et a recommencé à boxer, La Presse avait décidé de ne plus lui accorder d'espace dans ses pages. J'étais d'accord avec cette décision.

Pas très longtemps après, Adonis Stevenson effectuait un retour à la boxe après un séjour en prison. Je me souviens d'avoir proposé de lui réserver le même traitement. À mon avis, la gravité des gestes faits était semblable.

Ma proposition n'avait pas été retenue. Adonis Stevenson avait payé sa dette envers la société, comme son gérant Yvon Michel le clamait partout. Le public et les médias ont décidé de l'absoudre.

Quelque part dans son univers scabreux, Dave Hilton junior doit nous maudire encore... Il ne s'est pas gêné pour dire ce qu'il pensait des médias à l'époque. Mais à lui, nous n'avons toujours rien pardonné.

Le boxeur britannique Tony Bellew ne savait pas à quel point il avait réussi à déstabiliser son adversaire, la semaine dernière, à Québec. C'est que la ville n'a pas oublié le pénible épisode du Wolf Pack, un groupe de souteneurs de Québec qui avait causé un grand scandale public.

Des prostituées mineures, des personnalités locales éclaboussées, d'autres qui s'en tirent de justesse, des mères éplorées et incrédules... Québec venait de perdre sa virginité. Il faisait, bien malgré lui, ses premiers pas dans la réalité des grandes villes.

Adonis Stevenson a passé une semaine très désagréable à Québec. Les gens n'ont pas oublié le Wolf Pack. Lorsque les médias ont rappelé le passé de souteneur (violent) de Stevenson, l'ambiance s'est refroidie, selon nos sources à Labeaumeville.

Voilà qui explique peut-être la présence de seulement 8400 personnes au Colisée Pepsi, samedi, pour un combat de championnat du monde.

Adonis Stevenson a été malhabile en parlant de racisme. Dave Hilton, lui, était le chouchou de toute la ville, surtout des francophones, lorsqu'il a été jeté aux oubliettes.

Je l'entends encore parler d'injustice, lui qui avait passé sept ans dans un pénitencier (il n'a jamais avoué ses crimes). Et je ne pense pas que son opinion des médias ait beaucoup changé quand il a vu Stevenson être adulé.

Stevenson quittera-t-il le Québec qu'il trouve tout à coup ingrat?

Une histoire à suivre...

* * *

Nos amis de TVA Sports, qui sont appelés à prendre de plus en plus de place dans notre univers médiatique sportif, ont accueilli les téléspectateurs au Colisée Pepsi. Mais pendant les combats préliminaires, offerts gratuitement, le spectacle laissait à désirer, dans l'arène comme autour. Trop de jambons dans le ring, trop de victoires faciles pour les locaux, trop de Bernard Barré, un monsieur que j'aime bien, au demeurant.

Il aurait été bon de souligner que l'événement avait lieu à Québec, à part nous montrer quelques scènes de rue du Petit-Champlain, un des coins les plus touristiques et inintéressants de cette belle ville.

Il aurait été bon d'entendre Fernand Marcotte, Régis Labeaume, Lucian Bute, plutôt que les annonceurs maison pendant de longues, trop longues séquences.

Quant à Bernard Barré, un employé de GYM, il a profité de la tribune qu'on lui offrait pour vanter ses boxeurs et déblatérer sur Tony Bellew.

Barré ne faisait que son travail, mais il était en situation de conflit d'intérêts bénie par les producteurs de l'émission. Nous savons évidemment que, de nos jours, le conflit d'intérêts n'existe plus dans certains milieux.

Ça promet pour la suite à TVA Sports.

Les rebelles du foot

Il y a, partout sur la planète, un nombre incalculable de films dédiés au ballon rond. L'un des plus récents est français et s'appelle Les rebelles du foot.

Animé par le grand Éric Cantona, le récit nous amène dans des moments et des lieux où des footballeurs ont rompu leur silence pour d'insurger contre des injustices, des dictatures, des guerres...

Nous passons de la Côte d'Ivoire, où Didier Drogba a aidé à mettre fin à une guerre civile, au Chili de Carlos Cazsely qui refuse de serrer la main de dictateurs et en paye le prix, à la guerre d'Algérie et la première équipe de foot du FLN, à Sarajevo bombardé, au Brésil en révolte de Socrates...

Une leçon d'histoire, des hommes courageux, un ballon rond comme la terre et, surtout, une leçon de vie.

Les rebelles du foot sera présenté à l'occasion du premier Pitch Fest de Montréal, du 5 au 7 décembre, au théâtre Corona. Une fête du foot en musique et cinéma qui nous préparera bien pour la prochaine Coupe du monde.