Le grand match arrive et il sera disputé à guichets fermés. Les Carabins et le Rouge et Or de l'Université Laval s'affronteront au CEPSUM samedi (13h à la SRC) et si l'on se fie au premier match entre les deux équipes, celui-ci mérite d'être vu.

Récapitulons: les Carabins menaient 9-4 au troisième quart devant 16 000 personnes au PEPS de Québec. Puis les Rouges, champions canadiens, ont ouvert la machine. Résultat final: 16-9 et les Montréalais sont rentrés bredouilles, éreintés et très déçus.

«J'ai un bon feeling, nous dit le capitaine Byron Archambault. Devant nos partisans (5000 personnes), avec leurs encouragements, ça sera une autre histoire.

«Le match se jouera entre les lignes offensives et défensives. Nous avions quelques blessés sur la ligne offensive à Québec. Ils sont revenus au jeu.»

Une victoire des Carabins leur assurerait un match des séries éliminatoires à domicile. En cas de défaite, leur sort serait entre les mains des autres clubs, parce que le Vert et Or de Sherbrooke et les Gaiters de Bishop's peuvent maintenant surprendre les deux premiers clubs du circuit universitaire.

Danny Maciocia: «Partout où je vais, pour prendre un café ou acheter un journal, les gens m'arrêtent et me parlent de ce match.»

Bonne nouvelle pour le sport étudiant.

Autre bonne nouvelle pour le sport étudiant, surtout celui des Carabins: Guy Fréchette, un ancien de l'UdeM, a offert un don de 500 000 $ au programme de sport d'excellence à l'Université de Montréal, son alma mater.

L'histoire de M. Fréchette rappelle des souvenirs. Passionné de football, il s'était inscrit à l'UdeM pour évoluer avec les Carabins. Mais en ces temps mouvementés (fin 1960, début 1970), la direction de l'établissement a décidé de bannir le sport d'élite pour favoriser le sport de masse. C'était dans l'air du temps, nous manifestions beaucoup, il y avait un virage à gauche après la Grande Noirceur.

Le CEPSUM était ouvert à tous, les budgets des sports d'élite, leurs maillots et leurs couleurs, avaient disparu. C'était la santé pour tous d'abord.

Environ 25 ans plus tard, curieusement, la santé pour tous n'était plus une priorité. L'argent reprenait sa place de choix, et les équipes élites étaient ramenées pour dorer l'image de l'école.

Ainsi va la vie.

M. Fréchette, un ancien des HEC, a connu une grande carrière chez Ernst&Young, il a été président de la Chambre de commerce de Montréal, un grand administrateur aux niveaux provincial et fédéral et un gouverneur des Carabins. Son don d'un demi-million est le plus important dans l'histoire des universités francophones.

En fait, c'est un homme comme lui dont nous avons besoin à la tête de la Ville de Montréal, par exemple.

Mais je vous connais, vous êtes naïfs et vous allez élire Denis Coderre.

Je vous prédis une autre catastrophe à l'hôtel de ville.

Histoires d'hiver II

Notre ami Marc Robitaille nous avait tous épatés en 1987 avec ses Histoires d'hiver, où il nous parlait de sa jeunesse, des années 60, de l'hiver et de hockey, mais surtout de nous. C'était original comme texte et comme présentation. Ça ne ressemblait à rien d'autre.

Un charmant film avait suivi.

Marc revient avec Des histoires d'hiver retouchées, toujours aux Éditions VLB qui ont décidé de le suivre dans l'aventure.

«J'ai ajouté environ 40% de texte, on a retouché les photos et la mise en page qui fait plus 2013.»

- Mais encore, Marc.

«Plusieurs personnes me suggéraient de ramener le livre en version moderne. J'hésitais. Mais j'ai toujours secrètement pensé à faire revivre les gens, les lieux, l'époque. Je voulais allonger leur vie.

«Certains ne sont plus avec nous. Les hockeyeurs, par exemple: Allan Stanley est décédé cette semaine. Il avait blessé Henri Richard avec un violent coup de coude. Je le détestais. Sa photo est dans le livre.»

Bref, Marc n'a pas trop changé avec le temps.

Mais il ne nous donnera pas la véritable bonne raison de rééditer Des histoires d'hiver: il s'agit d'un bijou absolu, d'un petit chef-d'oeuvre de notre littérature, et pas seulement sportive.

Cercle vicieux de psychodrames

Il y a une dizaine de jours, c'était P.K. Subban qui avait commis quelques mots nébuleux après une défaite du Canadien. Le milieu du CH était en émoi. S'agit-il d'un reproche à Michel Therrien? À ses coéquipiers?

Ce n'était rien de tout cela, bien sûr. Rien qu'un autre de ces psychodrames auxquels les médias locaux nous ont habitués.

Voici maintenant Lars Eller. La traduction qu'on a faite de ses propos a éliminé toutes les nuances. Eller traitait les Oilers de juniors. Ce n'est pas vraiment ce qu'il a dit.

On connaît la suite, les Oilers battent le Canadien et Eller est dans la merde. Therrien parle de propos irresponsables.

Mon Dieu, mon Dieu.

Mathieu Darche a bien tenté de nous expliquer qu'il s'agissait «d'une tempête dans un verre d'eau». Or, Darche est nouveau dans les médias. Les tempêtes dans des verres d'eau sont provoquées par les gens autour de toi, Mathieu, en studio, à la radio, dans les médias écrits.

D'un côté, on reproche aux joueurs de ne pas dire de choses intéressantes. Quand ils le font, les mêmes journalistes les attaquent.

Eller n'est pas à la veille de dire à nouveau ce qu'il pense.

C'est un cercle vicieux, mais c'est surtout con.